Ecrits intimes 1968 © Gallimard
par Philippe Garbit Réalisation Jean-Claude Loiseau Un libertin au regard froid : la formule est connue, qui résume bien l’homme et l’écrivain Roger Vailland –le résume mais ne le raconte pas. Pour connaître la vie de Roger Vailland -1907/1965- il suffit de lire ses romans, ses essais. Les « Saisons » de sa vie, censées se succéder, nourrissent son œuvre et l’on retrouve chez le Narrateur ou le Héros apparaissant sous différentes identités (Marat, Milan, Duc…), celui qui, tour à tour, fut surréaliste, drogué, journaliste, alcoolique, résistant, militant, romancier, dramaturge, scénariste… Les romans racontent la Résistance Drôle de jeu , Prix Interallié 1945, l’Amour-Passion s’abîmant dans la Haine (Les Mauvais coups ), le compagnonnage puis l’adhésion au PCF Bon pied bon œil, Beau Masque , la désillusion La Loi , Prix Goncourt 1957… Pour Vadim, Vailland « fait la pute » : le cinéma lui rapporte beaucoup d’argent -qu’il flambe immédiatement. L’Homme Souverain, le moraliste, le révolutionnaire, l’homme des ballets nocturnes –en compagnie d’Elisabeth, sa seconde épouse-, le militant qui « adore Staline » puis souffre le martyre quand il apprend ses crimes, en 1956, le styliste, l’homme de qualité à la façon du 18e siècle : c’est ce Roger Vailland que l’on veut (re)découvrir, un écrivain célèbre de son vivant, aujourd’hui trop oublié, qui, pas plus que l’Enfer, ne mérite le Purgatoire des Lettres…