Par Emmanuelle Polle et Nathalie Salle.
Sébastien Japrisot•
Crédits : Cathy Esposito Sébastien Japrisot Cathy Esposito©Cathy Esposito / Editions Denoël
"Un nom, je peux vous le dire, ne représente rien. On m'a donné le mien au hasard. J'ai repris, par hasard, celui d'un autre", écrit Sébastien Japrisot à la fin de son dernier roman : * Un long dimanche de fiançailles * . Une citation en forme de confidence pour un écrivain qui dans le privé se faisait appeler "Jean-Baptiste", pour "Jean-Baptiste Rossi", son vrai nom.
À 18 ans, Jean-Baptiste Rossi, né à Marseille dans une famille d'origine italienne se fait remarquer par un premier roman : * Les mal partis * . Puis il disparaît du monde littéraire et revient à 30 ans, camouflé en Sébastien Japrisot, parfaite anagramme de son nom civil. Ses deux premiers polars, * Compartiment tueurs * et * Piège pour Cendrillon * le consacrent immédiatement, l'obligeant à poursuivre l'existence de ce double littéraire.
Régulièrement cité parmi les auteurs français les plus lus à l'étranger, Sébastien Japrisot était un homme discret que le cinéma a fait connaître presque malgré lui. Scénariste de films à succès (* Les Enfants du marais * de Jean Becker, * La Course du lièvre à travers les champs * de René Clément), on oublie parfois qu'avant d'être un film, * L'Eté Meurtrier * de Jean Becker était un roman de Japrisot, tout comme * Compartiment tueurs * de Costa-Gavras ou * Un long dimanche de fiançailles * de Jeunet.