Les candidats à l’immigration sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance de ce côté de l’Atlantique. 5 000 migrants sont arrivés pour le seul mois d’octobre, d'abord isolés dans un port pour un test au Covid 19. L'afflux crée des tensions parmi la population fortement touchée par la crise.
Situées au large des côtes nord-ouest de l’Afrique, les Canaries (qui font la joie des touristes en temps normal) connaissent une crise migratoire sans précédent depuis 2006, année qui avait déjà vu l’arrivée de 30 000 migrants sur l’archipel. Les candidats à l’immigration sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance de ce côté-ci de l’Atlantique. Près de 19 000 migrants sont arrivés depuis le début de l’année, en majorité à Grande Canarie, l’une des sept îles de l’archipel, isolés dans un premier temps sur un port où ils sont testés au Covid 19. C'est dix fois plus qu'en 2019.
Les ONG craignent que les Canaries ne deviennent un nouveau Lesbos ou un nouveau Lampedusa.
La maire de la commune, Onalia Bueno, critique sans relâche la mauvaise gestion de cette crise par les autorités. Celle qui n’est pas affiliée à un parti politique dénonce les conditions d’accueil des migrants dans le port d’Arguineguín où des tentes ont été installées à la hâte pour permettre aux équipes de la Croix Rouge espagnole de prendre en charge les migrants qui arrivent chaque jour ou presque, par vagues successives.
Cette crise migratoire secoue le gouvernement de Pedro Sánchez. L’opposition en profite quant à elle pour fustiger sa politique migratoire à l’image de Pablo Casado, président du Parti Populaire de droite, qui a fait une courte visite sur place ce week end.
Reportage à Grande Canarie de nos envoyés spéciaux Valérie Crova et Gilles Gallinaro.