" Abou Leila " ou l’Algérie des années 1990 violemment traversée par le terrorisme islamiste et, en même temps, une fable universelle sur la violence et les sentiments de ceux qui y sont confrontés. Entre absurdité des hommes, réel et onirisme, un film raconté par son héros, le comédien Lyes Salem
Mercredi-ciné
Tewfik Hakem s'entretient avec le réalisateur et comédien, Lyes Salem, à propos de la sortie DVD de Abou Leila. Dans ce premier long-métrage du cinéaste Amin Sidi-Boumediene, révélé en juillet 2020, Lyès Salem campe un des deux rôles principaux.
" Algérie, 1994. S. et Lotfi, deux amis d’enfance, traversent le désert à la recherche d’Abou Leila, un dangereux criminel. La quête semble absurde dans l’immensité du Sahara. Mais S., dont la santé mentale est vacillante, est convaincu d’y trouver Abou Leila. Lotfi, lui, n’a qu’une idée en tête : éloigner S. de la capitale. C’est en s’enfonçant dans le désert qu’ils vont se confronter à leur propre violence ".
Dans le film, j'ai le rôle de Lofti, celui qui a la tête sur les épaules, celui qui est le plus solide, S. lui, commence à avoir des hallucinations, commence à partir à la dérive. Lofti, son ami d'enfance, l'emmène dans le désert pour tenter de l'apaiser, de le calmer, mais S. est persuadé qu'un hypothétique terroriste, du nom d'Abou Leila, est quelque part caché dans ce désert, et va se mettre en tête de le retrouver. Lofti va entrer dans son jeu et perdre pied avec lui.
Le premier sujet du film, c'est comment la violence peut traverser des êtres et les transformer. Une violence qui viendrait de la décennie noire, et transposée dans ce décor calme, lisse en surface qu'est le désert où ces deux hommes vont apporter leurs peurs, leurs angoisses.
Ce qui m'a tout de suite plu à la lecture du scénario, c'est cette espèce de mélange, ce peu de dialogues mais une ambiance, des ambiances extrêmement fortes, les hallucinations de S. qui se confondent avec la réalité, et un grand sens de la mise en scène. On est vraiment embarqués avec ces deux types dans cette bagnole. Et le spectateur devient le troisième occupant de cette voiture.
Archive
Amin Sidi Boumédiène, à propos d'Abou Leila : " je n'ai peur d'aucun genre ". Une rencontre enregistrée en juillet 2020 au cinéma le Majestic Bastille, lors d'une avant-première d'Abou Leïla avec le réalisateur Amin Sidi-Boumediène et le comédien Lyès Salem. Une séance France-Culture animée par Antoine Guillot.
Programmation musicale
Tamikrest, Erres hin Atouan, 2017
Extrait de la bande annonce du film, Abou Leila (2020) réalisé par Amin Sidi-Boumédiène
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