Entretien avec le réalisateur américain,Terry Gilliam, à l'occasion de la sortie en version restaurée de "Jabberwocky" au cinéma.

Mercredi-ciné
Tewfik Hakem s'entretient avec le réalisateur,Terry Gilliam, au Festival International du Film du Caire, à l'occasion de la sortie en France de la version restaurée de son premier long métrage (1977), Jabberwocky, inspiré du poème du même nom de Lewis Carroll. Avec la participation d'Olivier Delcroix, du Figaroscope.
Quand je commence quelque chose, ça part souvent d'un détail qui se développe. En ce qui concerne Lewis Carrol, j'ai toujours adoré "Alice au pays des merveilles". Ce poème est merveilleux parce que c'est du pur non sens... C'est beau à écouter même si je ne sais pas ce que ça veut dire, c'est stimulant pour l'esprit ! Après "Monty Pyton Sacré Graal", j'aurais aimé continuer l'exploration d'aspects du Moyen Age que je n'avais pu faire dans le film, mais j'ai pris une autre direction.
Le cœur de Jabberwocky est constitué de la rencontre de deux contes de fée. On a un homme qui a fini par conquérir la princesse et un royaume africain, tout ce qu'il désirait. Sauf que lui, préférait la grosse fille d'à côté. J'adore l'idée de retourner un conte de fée cul par dessus tête, j'aime l'effet de surprise.
"Je suis un rebelle. Si, dans ma façon de fonctionner, tout va dans une seule direction, je vais aller en sens contraire, parce que c'est plus intéressant. Je ne suis pas systématiquement contre tout, je cherche juste une autre façon de regarder le monde, parce que j'ai l'impression qu'on se rapproche du moment où il n'y aura plus qu'une seule vision du monde"
Les media sont particulièrement puissants pour limiter la variété de nos visions, il y a des millions de façons différentes de voir le monde, des millions de visions pour toute chose... Au fond, les choses les plus sérieuses méritent qu'on s'en moque.
"Je n'accepte pas la façon dont les gens voient le monde. Je me contente de les écouter de loin. Je désire créer mon propre monde et j'encourage chacun à en faire autant. Pense pour toi-même!"
J'ai commencé comme auteur de bandes dessinées, et puis j'ai pris une caméra car c'était plus intéressant. Je dessine toujours des bandes dessinées, quand je n'arrive pas à trouver de l'argent pour faire un film, je continue à dessiner. Je fais des cartes d'anniversaire pour toute ma famille. Je devrais dessiner d'avantage, parce que j'ai un peu perdu la main.

Avec la chronique de
Olivier Delcroix, du Figaroscope qui évoque le dernier numéro et fait part de ses cinq héros rebelles au cinéma
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Bibliographie
JabbewockyCarlotta Films, 2019
- Cinéaste américano-britannique