Si les langues régionales ne sont plus perçues comme une entrave à l'unité républicaine, les moyens alloués à leur promotion restent l'objet de vifs débats. Leur enseignement doit-il être étendu, voire devenir langue d'enseignement ? Doit-on subventionner les écoles privées spécialisées ?
Fait assez rare : la proposition de loi sur la protection et la promotion des langues régionales, bien que venue des députés eux-mêmes, a été adoptée après le long parcours législatif.
D’autant que celle-ci, finalement votée ce matin, touche à une délicate question qui travaille depuis deux cents ans au moins la République: les langues régionales.
On sait en effet le combat mené contre leur enseignement à l’école, au nom de l’unité nationale ou plus récemment de la Constitution à laquelle fut ajoutée en 1992 « la langue de la république est le français »
Mais alors que le nombre des locuteurs natifs de basque, de breton, d’alsacien et de corse n’est pas en augmentation, c’est bien par l’école que ces langues peuvent désormais survivre.
- Historien de l'éducation et de la défense, recteur de l'académie de Besançon et de la région académique Bourgogne Franche-Comté, professeur à Sciences Po
- Député LFI de Seine-Saint-Denis
- Député Libertés et Territoires du Morbihan