Depuis l'attaque du Capitole, les comptes du président Trump sur presque tous les réseaux sociaux ont été suspendus. Ces derniers assument-ils finalement une ligne éditoriale ? De simples hébergeurs, ils apparaissent comme des médias d'un nouveau genre. Quelles responsabilités alors ?
Depuis la semaine dernière et l’attaque du Capitole à Washington, l’actuel président des Etats-Unis Donald Trump a vu ses comptes Facebook, Twitch et Instagram suspendus au moins jusqu’à la transition du 20 janvier, son compte Snapchat bloqué, son canal de communication préféré Twitter et ses 88 millions de followers fermé, sa chaîne YouTube expurgée de certaines de ses vidéos.
Des procédures exceptionnelles pour un président en fonction qui utilisait tous ces canaux comme des médias à part entière pour communiquer avec les citoyens états-uniens et le reste du monde.
D’ailleurs ces interdictions et fermetures confirment-elles par l’excès que ces plateformes ne sont plus des simples hébergeurs, réseaux de tuyaux et de diffusion mais bien des médias à part entière et donc des éditeurs tombant ainsi sous le coup des lois sur la responsabilité éditoriale ?
Bibliographie
Le nouveau désordre numérique : comment le digital fait exploser les inégalitésBuchet Chastel, 2020
Comment sortir de l'emprise des réseaux sociauxLe Passeur éditeur, 2020
- Professeur des universités en sociologie à Sciences-Po Paris et spécialiste des technologies cognitives et des propagations.
- Sociologue des médias, professeure à l'université Sorbonne Nouvelle Paris 3, membre du groupe d'experts européens sur la désinformation et du comité d'experts du CSA sur la désinformation en ligne.
- Président-fondateur Institut Sapiens,