Didier Blonde, Leïlah Mahi 1932 (Prix Renaudot essai 2015)
Chaque jour, un auteur lit les premières pages de son dernier livre.
"Parfois, un marché secret se conclut entre l'auteur et le lecteur dès le premier paragraphe, à l'insu des personnages qui ignorent que l'auteur et son lecteur échangent un clin d'oeil amusé derrière leur dos".
Amos Oz, L'Histoire commence (éditions Calmann-Levy)

"Cette femme, Leïlah Mahi, morte en 1932, qui m’obsédait depuis des années déjà, même si c’était par intermittence, et dont je ne parviens pas à me défaire, je l’ai découverte à retardement, en plusieurs fois, comme un reflet dans un jeu de miroirs.Cinq ans avant ma dernière visite à JB, j’étais allé au Père-Lachaise sur les traces de Georges Perec dont je venais de relire W ou le souvenir d’enfance. C’était un jour de semaine. À l’entrée, sur le boulevard de Ménilmontant, des élèves entouraient leur professeur pour une visite du patrimoine. Je n’étais pas revenu dans ce cimetière depuis que j’avais leur âge, quand je pensais au père Goriot, à Esther Gobseck ou à Lucien de Rubempré que Balzac avait enterrés quelque part par ici et que je finirais bien par trouver, un jour. J’aimais me promener dans leur souvenir." Didier Blonde, Leïlah Mahi 1932 (Gallimard)

Didier Blonde a publié six livres aux Éditions Gallimard parmi lesquels Les fantômes du muet, Carnet d'adresses et L'Inconnue de la Seine.
- écrivain.