Entre Etats-Unis et Union européenne, la fracture était déjà bien entamée à la Conférence de Münich l'année dernière, juste après le retrait de Washington de l’accord multilatéral sur le nucléaire iranien. Depuis, les Etats-Unis se désengagent tous azimuts et l'UE n'a pas tari de reproches hier.
C’est parmi ce qu’il y a eu de plus spectaculaire à observer lors de la 56e Conférence sur la sécurité, ce week-end à Münich : les désaccords entre alliés exposés au grand jour, la dégradation des relations transatlantiques mise en mots.
Que ce soit dans le discours du président allemand, accusant les Etats-Unis de tourner le dos à la communauté internationale et de mettre leur intérêt propre au-dessus des autres. Que ce soit la réponse ironique de Mike Pompeo un peu plus tard : « j’ai le plaisir de vous annoncer » a lancé le secrétaire d’Etat américain à son auditoire, « que l’idée selon laquelle l’alliance transatlantique serait morte, est grandement exagérée ». Mike Pompeo a peut-être l'art de la litote... Entretien avec le journaliste spécialiste des questions de Défense au Monde diplomatique, Philippe Leymarie.
On approche peut-être la fin d'une certaine naïveté européenne dans le domaine de l'industrie de l'armement. Des fonds importants - entre six et et une dizaine de milliards d'euros, c'est encore en discussion - seront bientôt réservés à des programmes de recherche et développement dans le domaine militaire, sur le territoire européen. Une espèce de préférence européenne est en train de se monter, de se construire. A Bruxelles, on songe à fermer la porte aux sociétés américaines, mais aussi britanniques. Philippe Leymarie
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- Collaborateur au Monde Diplomatique