Afghanistan. Les inconnues majeures après le retrait américain de 2014


L’armée américaine, après le départ de nombre de ses alliés (Pologne, Canada, France…) devrait quitter le pays en quasi-totalité fin 2014. Ce sera, une énième fois, la défaite des empires agresseurs : russe et anglais au XIXe siècle (Londres ayant divisé les Pachtounes en deux avec la fameuse ligne Durand en 1893), bien plus tard soviétique et américain. Ce dernier, venu après les attentats du 11 septembre 2001. On n’oubliera pas qu’il avait déjà cru bon d’installer les talibans au pouvoir cinq ans plus tôt (1996), de concert avec le Pakistan.
Ce champ de ruines devrait le rester.
Car, la nature n’aimant pas le vide, on peut se demander si nous ne sommes pas en présence d’une nouvelle Somalie, même si tout le monde voudra négocier avec des talibans dits ou supposés modérés, lesquels s’entendent bien avec l’actuel président afghan, Hamid Karzaï, qui parle avec beaucoup de morgue aux Américains. De plus, l’Inde est encouragée par Washington à s’impliquer dans les affaires afghanes, ce qu’Islamabad ne saurait accepter.
L’avenir est tout sauf rose.
David Rigoulet-Roze est chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique