Argentine. Election présidentielle : après le kirchnérisme... le kirchnérisme ?
On peut s’attendre à voir dimanche les 32 millions d’électeurs valider le bilan du couple présidentiel Kirchner, 15 ans après la crise et 20 ans après la fin de la dictature... Peu d’incertitudes donc… Mais la période qui s'ouvre pourrait s'avérer plus cruciale qu'il n'y paraît. De même que dans d'autres pays du continent, la conjoncture économique favorable à la redistribution sociale se dégrade avec le ralentissement mondial...Les deux candidats favoris ont déjà laissé entrevoir un infléchissement de la politique économique…Et il faudra peut-être au futur Président entreprendre des réformes bien plus profondes qu'annoncées dans le programme, réformes éco, institutionnelles et sociales. Xavier Martinet

En France , après déjà 12 années de cette présidence familiale Kirchner, que ce soit sous Néstor ou Cristina, on s’interroge : les Argentins qui sont appelés à élire un nouveau ticket présidentiel, à renouveler la moitié de la Chambre des députés et le tiers du Sénat, vont-ils vouloir tourner la page du kirchnérisme ? Pas sûr ! Mais qui est le candidat favori du scrutin et le déjà quasi élu futur président argentin ?
On n’oublie d'ailleurs pas que l'actuelle présidente Cristina Kirchner est soupçonnée de vouloir conserver une influence après son départ : elle a imposé comme candidat à la vice-présidence son homme de confiance Carlos Zannini, surnommé le «Chino» à cause de son passé maoïste. Mais le candidat favori Daniel Scioli, qui a remporté les primaires l’été dernier, et qui est soutenu par Cristina et tout le pouvoir en place, martèle qu'une fois élu il ne se laissera pas dicter sa politique par l’ancienne présidente.
Au Canada , on pronostique que Daniel Scioli est tellement favori de l’élection qu’il pourrait l'emporter dès le 1er tour du scrutin programmé ce dimanche. Le maire de Buenos Aires, le conservateur Mauricio Macri, en deuxième position dans les sondages, ne rassemblerait que 30,5 % des votes, suivi du député de centre droit Sergio Massa (20,6 %).
En Argentine , une synthèse publiée par l’Observatorio Electoral apporte un éclairage intéressant sur la question des influences étrangères telles que les perçoit le grand public de la rue argentine. Le Brésil et les Etats-Unis sont les deux premiers pays cités, quel que soit l’électorat questionné.
Malheureusement, la campagne présidentielle argentine a rapidement viré au grotesque dès le printemps dernier, lorsque les épouses de trois candidats, invitées dans une émission de télévision, ont gentiment confié leurs petits secrets de famille, l'une suggérant que son mari la comblait sexuellement tandis qu'une autre confessait avoir des poux !
- chercheur franco-argentin, professeur à Sciences-Po Poitiers et de l’Institut d’Études Politiques de Paris, auteur d’une thèse sur la démocratie et la représentativité en Argentine.
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