Kim Jong-Un « prochainement » en Russie probablement demain ou jeudi : ce sera la première rencontre entre dirigeants nord-coréen et russe depuis 8 ans. Deux mois après l'échec du sommet de Hanoï avec Donald Trump, Pyongyang cherche à diversifier ses relations, et à le montrer : dans quel but?

« Je crains que si Mike Pompeo participe encore aux discussions, l'atmosphère sera mauvaise et les discussions vont à nouveau s'engluer. » La Corée du Nord ne veut donc plus discuter avec le secrétaire d'Etat américain selon les mots de Kwon Jong Gun, le directeur général du département des Affaires américaines au ministère nord-coréen des Affaires étrangères, le 18 avril.
Cette décision fut prise quelques heures après l'essai d'une nouvelle «arme tactique guidée» avec une «puissante ogive», supervisé par Kim Jong-un, le premier depuis l'échec diplomatique de la rencontre Kim-Trump, le 27 février dernier. Sauf que Mike Pompeo assure être "toujours chargé" des négociations sur les programmes de missiles balistiques et d'armement nucléaire de Pyongyang, débutées en 2018.
L'échec d'Hanoï, une raison pour exprimer le mécontentement de Kim Jong-Un
Le camp nord-coréen a mal vécu l'échec d'Hanoï : ils ont considéré qu'il aurait été possible d'avoir un accord a minima, c'est-à-dire une déclaration de paix, l'ouverture des bureaux de liaison à Washington et à Pyongyang et cela aurait préservé la dynamique de la négociation pour un troisième sommet. Dorian Malovic
Cette "mauvaise" atmosphère dénoncée par Pyongyang profite à un autre acteur qui cherche à se faire une place dans ce dossier de dénucléarisation, la Russie. Signe que Moscou donne toute son énergie pour se rapprocher de son voisin nord-coréen, une rencontre Kim-Poutine doit avoir lieu à Vladivostok dans les prochains jours.
Bibliographie
Le monde selon Kim Jong-unRobert Laffont, 2018
- Chef du service « Asie » au quotidien La Croix, auteur de "Le Monde selon Kim Jong-un"