La cheffe de l'exécutif local, Carrie Lam, a annoncé le retrait du projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine, texte à l'origine de trois mois de violences. Mais les manifestants ont bien d'autres doléances, et Pékin ne compte pas laisser faire. Entretien avec le chercheur Eric Florence
Les manifestants à Hong-Kong « n’ont plus de prétexte pour recourir à la violence » d'après l'éditorial du China Daily ce matin consacré au retrait du projet de loi autorisant les extraditions de citoyens vers la Chine… texte à l’origine plus de trois mois de manifestations, de répression policière et de crise politique. Carrie Lam a dit hier retirer ce projet « pour apaiser complètement les inquiétudes de la population », comme si c’était le seul grief des opposants… Elle a aussi écrit, dans une lettre aux parlementaires, « we may then mend the fence » - que l’on peut traduire par « nous allons apaiser les tensions et les fractures mises au jour par cette crise ».
Dans sa déclaration d’hier, Carrie Lam évoque la mise en place d’une plateforme avec des personnalités notamment du monde académique, pour explorer les causes du malaise actuel qu'elle énumère comme étant d'ordre économique, social, politique. On peut voir dans ces déclarations une manière de dire la population « nous vous avons entendus », mais sa marge de manoeuvre est très limitée à court terme. Eric Florence
- Chargé de cours à l’Université de Liège, ancien directeur du Centre d'études français sur la Chine Contemporaine (CEFC) à Hong Kong (de 2015 à 2019)