En matière de santé, l'UE n'a pas de compétence générale mais une "compétence d'appui" qui limite ses prérogatives. Toutefois certaines crises (comme la vache folle) ont pu conduire à définir des solutions européennes. Entretien avec Gaël Coron, professeur à l'EHESP.
On sait précisément à quelle date le coronavirus a atteint l’Europe, en tout cas s’y est déclaré: c’était le 24 janvier, il y a donc plus d’un mois et demi... Et depuis, chaque pays a réagi pour soi. Toute l’Italie placée en quarantaine, ses voisines l’Autriche et la Slovénie qui mettent en place des contrôles « sanitaires » aux frontières, des mesures au cas par cas en Allemagne et en France… Bref, aucune coordination à l’échelle du continent.
Une réunion extraordinaire des chefs d’Etat s’est tenue avant-hier. La distance de sécurité entre les participants a bien été respectée puisque le tout s’est tenu (en fait pour des raisons de délais et d'économie d'énergie) par visioconférence. 25 milliards d’euros ont été mis sur la table mais davantage pour soutenir l’économie, que pour protéger la santé des Européens.
A quoi ressemble « L’Europe de la santé » ?
L'Union européenne bloque toujours sur le fait qu'elle n'a pas de services déconcentrés. La santé étant une compétence d'appui, elle peut pallier ce que les Etats ne font pas mais elle est limitée dans son budget et ses moyens humains. Gaël Coron
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Bibliographie
L'Europe de la santé : enjeux et pratiques des politiques publiquesPresses de l'EHESP, 2018
- Enseignant-chercheur à l’Ecole des Hautes études en santé publique, directeur de l'ouvrage "L’Europe de la santé" (Hygée éditions)