La dernière bataille contre l’Etat Islamique en Syrie et en Irak a été lancée hier par l’armée irakienne. La Syrie et l’Iran ont déjà proclamé la défaite du groupe, le Premier Ministre irakien Al-Abadi s’apprête à le faire.

Presque quatre ans après sa conquête fulgurante d’une zone vaste comme la moitié de la France, le groupe est en passe d’être défait militairement.
Pour autant l’EI en tant que phénomène mondial phénomène mondial est loin d’être vaincu. De cette nouvelle phase au Moyen-Orient il faut s’attendre à un passage à la clandestinité ainsi qu’à un retour d’une partie des combattants étrangers expérimentés dans leur pays d’origine.
Plus globalement, les dirigeants s’inquiètent des autres foyers. C’était l’enjeu du discours d’Emmanuel Macron à Abu Dhabi le 9 novembre : « Dans le Golfe en passant par l'Asie du Sud-Est et la bande Sahélo-Saharienne, nombreux sont encore ces lieux où le combat restera un combat aussi militaire ». Les Etats-Unis aussi portent une attention particulière à l’Afrique : Libye et Sahel – et plus récemment en Somalie, où pour la première fois début novembre, des drones américains ont frappé l’Etat Islamique dans le Nord.
L’Asie Centrale et du Sud-Est est visée aussi : aux Philippines cette année, il a fallu 7 mois de combats pour que l’armée reprenne la ville de Marawi occupée par la filiale locale de l’Etat Islamique. En Afghanistan, les frappes de drones n’empêchent pas une multiplication des attentats de l’EI, qui recrute parmi les Talibans lassés de la lenteur du combat. Et l'Egypte a, une fois de plus, été frappée par un attentat massif ce matin...
Peut-être l'Etat Islamque a-t-il perdu avec son Califat Moyen-Oriental un pari stratégique, mais son projet géopolitique reste. Va-t-on vers de nouveaux califats ?
Quelques vidéos pour éclairer en images le thème d'aujourd'hui :
Il y a déjà deux ans et demi que l'organisation terroriste africaine Boko Haram est devenue une filiale de l'Etat Islamique, comme le rapportait la chaîne i-Télé :
L'Etat Islamique bénéficie d'un grand professionnalisme dans le recrutement de ses soldats. Euronews en faisait le constat, en interrogeant plusieurs victime, mais également des spécialistes, tel Peter Neumann, professeur au King's College de Londres :
Présenté comme le groupe terroriste le plus riche du monde, comment l'Etat Islamique a-t-il trouvé son financement (environ 3 millions de dollar de revenus chaque jour pendant plusieurs années) ? Ces flots d'argent, l'EI essayera de les reconstituer dans ses futurs territoires :
Notre invité de ce jour, intervient au micro d'I-télé, où Wassim Nasr parle de son travail de fond sur le fonctionnement de l'Etat Islamique et explique la mauvaise utilisation par les médias français de la mention Daech :
Et revient ici sur la filiale bengali de l'Etat Islamique, en expliquant l'hégémonie meurtrière de l'organisation terroriste, qui s'est lancée dans "une guerre totale" :
De passage à Paris, une jeune yézidie est venue sur le plateau de la rédaction de Tv5 Monde raconter les traumatismes et les souffrances subis par les populations civiles dans les territoires conquis par l'Etat Islamique :
Bibliographie
Etat islamique, le fait accompliPlon, 2016
- Journaliste à France 24, spécialiste des mouvements djihadistes