par Thierry Garcin
Comment expliquer la résistance du régime Kadhafi, plus de trois mois après l’attaque de la coalition occidentale ?
Depuis quelques semaines, on a tiré les leçons politiques de la première application contre la Libye du principe « responsabilité de protéger », édicté par l’Assemblée générale de l’ONU en 2005.
Les enseignements sont plutôt sombres, même si les jours du régime Kadhafi sont irrémédiablement comptés.
La décision, sous houlette française, a été prise tardivement, dans la précipitation, avec l’opposition des Allemands et l’accord plus que réticent des Américains.
Sur le plan militaire, la zone d’exclusion aérienne a été vite instaurée mais, sur le plan humanitaire, la protection des populations a été si peu probante qu’on a tordu ladite résolution en demandant explicitement le renversement du régime, tout en reconnaissant d’emblée un Conseil national de transition autoproclamé.
D’où, trois questions :
--Pourquoi une résistance si longue du régime ? Avec quels appuis ?
--Quels effets sur les populations de l’opération militaire sous mandat ONU ?
--L’unité de la population libyenne a-t-elle été mise à mal durablement ?
Edmond Jouve est professeur émérite à Paris-Descartes