L’ayatollah Khamenei a promis qu’une « vengeance implacable » attendait les États-Unis, après la frappe américaine qui a tué le général Ghassan Soleimani. Si, depuis, d’autres déclarations officielles sont venues modérer ces propos, que veut et que peut l'Iran? Entretien avec Mahnaz Shirali.
Jusque-là, le régime de Téhéran paraissait vouloir mettre à l’épreuve la stratégie dite de « pression maximale » des Etats-Unis, en faisant le pari que Donald Trump n’irait jamais à la confrontation, lui qui a été élu en 2016 notamment en critiquant les guerres inutiles.
En ordonnant jeudi dernier le bombardement qui a tué le général iranien Ghassem Soleimani posté en Irak, le président américain a montré qu’il était prêt à passer à un nouveau stade. L'Iran a-t-il le désir, et les moyens, de riposter à son tour? Cela nécessiterait d'engager des moyens supplémentaires dont l'ont privé les sanctions américaines, et les millions d'Iraniens qui ont manifesté en novembre ont clairement dit leur refus de voir l'argent iranien dilapidé pour son simple prestige régional...
- Sociologue et politologue, directrice d'études à l'Institut Catholique de Paris (ICP) et enseignante à Sciences Po