L’Armée de Libération Nationale vient de revendiquer l’attentat qui a tué 20 élèves policiers et blessé 68 autres vendredi à Bogotá. L’ELN, dernière guérilla en négociations avec le Gouvernement colombien parle d'un acte de "guerre", le Président Ivan Duque a suspendu les pourparler de paix.
Hier à Bogota, marche populaire pour la paix et contre le terrorisme de l'Ejército de Liberación Nacional•
Crédits : DANIEL MUNOZ
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AFP
Le jeudi 17 janvier, une voiture piégée remplie d'explosifs est entrée dans l'école nationale de police à Bogotá, faisant 20 morts et 68 blessés. Cet attentat, le plus meurtrier depuis 2003, a mis fin au processus de négociations entre l'ELN, l’Armée de Libération Nationale, et le gouvernement d'Ivan Duque, élu depuis août 2018.
On assiste à la fin du cycle politique de négociations entre les guérillas et le gouvernement colombien, auparavant ouvert au dialogue avec l'ancien président Juan Manuel Santos. C'est le cas chez les guérilleros aussi : en commettant cet acte de guerre, il y a très clairement une volonté de mettre fin à ce processus. Gaspard Estrada
Des négociations très compromises pour l'avenir
L'ELN est une des plus anciennes guérillas colombiennes : plus petite mais mieux implantée dans le territoire, elle reproduira les mêmes dérives que les FARC, à savoir le crime organisé et le narco-trafic. Alors qu'une partie de ses dirigeants, en faveur des négociations de paix se trouve à Cuba, le reste du groupuscule semble défavorable à toute tentative de dialogue. Cela pourrait s'expliquer par l'élection d'Ivan Duque à la présidence colombienne, partisan d'une politique de droite dure en désaccord avec l'héritage de Juan Manuel Santos, prix Nobel de la paix en 2016 pour son action en faveur du processus de paix avec les Farc.
Depuis l'élection d'Ivan Duque, on observe une augmentation nette des assassinats de syndicalistes, de militants de droits de l'Homme et d'activistes politiques. D'après le Bureau du Défenseur du Peuple, en 2018, 172 homicides de leaders communautaires et de défenseurs de droits humains ont pu être recensés, soit 46 assassinats de plus que l'an dernier. Mais la situation sécuritaire est très différente des années précédentes, l'Etat colombien maîtrise enfin son territoire, ce qui permet un changement de rapport de force favorable au gouvernement Duque.
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