De la Bolivie au Chili, de l'Equateur au Brésil, les institutions démocratiques des pays d'Amérique du sud ont été mises à rude épreuve en 2019. Malgré des spécificités politiques locales fortes, ces secousses peuvent-elles s'expliquer par le retournement économique de ces dernières années ?

On parle déjà depuis plusieurs années d’une fin de cycle en Amérique latine, de la fin de d’une époque marquée par une croissance économique forte et politiquement, les victoires électorales des partis de gauche. Cette fin d’époque s’est confirmée cette année avec le départ forcé d’Evo Morales en Bolivie. Au Brésil c’est l’extrême droite de Jair Bolsonaro qui s’est installée au pouvoir en janvier dernier, un peu plus de deux ans après la destitution de Dilma Rousseff.
Les secousses ont aussi marqué cette année le Chili, l’Equateur, l’Argentine et bien sûr le Venezuela.
Evidemment toutes ces crises ont des causes très différentes, très spécifiques. Mais elles ont peut-être en commun un certain nombre de facteurs économiques et sociaux. Les économies de la région paient le prix de leur dépendance au marché mondial des matières premières. Un marché porté pendant longtemps par la croissance chinoise. Cette période d’abondance est derrière nous. Et dans de nombreux pays d’Amérique latine c’est la vie démocratique qui en subit les conséquences. Trop d’inégalités, pas assez de services publics, une vie trop chère. Et un rejet unanime des partis politiques en place.
Les démocraties sud-américaines sont-elles des victimes collatérales du ralentissement de l’économie ?
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- professeur d’histoire contemporaine à l’université Sorbonne-Nouvelle