Maylis de Kerangal : "Je pense que je n’ai pu écrire que parce que j’ai lu. Si je ne lis plus, j’écris moins ou je n’écris pas. Tout se passe ensemble"
Enregistrée à la Bibliothèque nationale de France, Maylis de Kérangal dévoile pendant cette heure de masterclasse les secrets de fabrication de ses œuvres.

C’est dans le Colorado, lors de deux séjours en 1996-97 que Maylis de Kerangal se met à écrire. L’espace a toujours joué un rôle majeur chez elle, qu’il soit maritime ou portuaire comme dans son enfance, ou qu’il soit un ailleurs. La géographie tient une place à part dans son écriture, dans son imaginaire, et dans sa langue. Pour elle, à l’origine d’un roman, il y a toujours des « désirs très physiques, matériels. Et une envie d’espaces »...
A partir de cette première expérience américaine, dont le fruit fut son premier roman en 2000, et nourrie de nombreuses lectures, elle a mis en place une pratique singulière et ritualisée qu’elle reproduit de livre en livre. Il y a d’abord le lieu, « la chambre » où elle écrit chaque jour en respectant de longues séquences de travail. Il y a ensuite l’objet, son carnet de moleskine noir, dans lequel elle consigne ses idées, des mots, des choses vues et entendues. Il y a enfin son rituel, « la collection », faite d’une quinzaine de livres rassemblés pour l’écriture du nouveau roman et dont chaque volume porte l’intuition du texte qui la travaille.
Maylis de Kerangal parle aussi bien de la naissance d’un livre que de sa pratique, elle nous plonge dans le processus de création de ses romans et livre quelques secrets de fabrication à l’usage de tous.
Maylis de Kerangal est ce soir l'invitée des #MasterclassesEcrivains pour parler écriture avec @cbroue@franceculture@LeCNLpic.twitter.com/V9SXY03eXH
— Bibliothèque BnF (@laBnF) June 6, 2017
Au Colorado, je n’avais pas l’idée d’écrire quelque chose qui regarderait la littérature.
J’ai construit avec Zola un certain rapport à la littérature qui est aussi lié à la pensée, à la connaissance. La littérature permet d’avoir accès à un autre monde que le sien.
La musique a été très importante dans les premiers textes. Notamment dans deux romans Dans les rapides et Corniche Kennedy et même dans Réparer les vivants. Il y a des playlists disséminées. La musique n’accompagne pas l’écriture mais elle peut la lancer. Je ne peux pas écrire sur un fond musical. Ce que j’essaye d’écrire, c’est une musique. Une musique ne peut se glisser au-dessus d’une autre.
Le cinéma rentre dans mon travail comme un matériau.
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- Ecrivain
- Productrice à France Culture des "Bonnes choses" et des "Matins du samedi"