Les chercheurs en France sont-ils à plaindre ?

Le physicien Serge Haroche prononçait hier son discours de réception du prix Nobel à Stockholm. C’est l’occasion pour nous de revenir sur les problèmes des chercheurs en France. Le même Serge Haroche avait ouvert il y a trois semaines les Assises Nationales de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, au Collège de France. Cinq ans après l’adoption de la loi LRU qui a mis en place l’autonomie des universités, la recherche en France souffre de plusieurs dysfonctionnements. Elle est d’abord trop complexe, c’est en tout cas ce qu’affirme l’Académie des Sciences, qui incitait à « simplifier la gestion et les structures » de la recherche publique dans son rapport fin septembre. Précarité, recherches de financements, et modalités d’évaluations sont autant d’écueils qui unissent la communauté scientifique et cristallisent les revendications des chercheurs.
Pour nous accompagner ce matin, deux chercheurs : Marc Mézard , bonjour, vous êtes physicien, directeur de l’Ecole Normale Supérieure de Paris, spécialiste de physique statistique. Vous avez reçu la médaille de bronze du CNRS (1985), de la médaille d'argent du CNRS (1990), le Prix Ampère de l'Électricité de France (1996), décerné par l'Académie des sciences, et le Prix Humboldt (2009). Fanny Guillet , bonjour, vous êtes docteur en gestion de l'environnement, chercheur contractuel au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Vous êtes ce qu'on appelle une "post-doc". Vous avez soutenu votre thèse en 2011, qui portait sur la stratégie des ONG de protection de la Nature.