Par Adèle Van Reeth
Réalisation : Olivier Guérin
Lectures : Georges Claisse

Après la théorie du complot lundi et l’analyse psychiatrique du cas Schreber que Dieu a changé en femme, hier, et avant le crime avec ou sans soupçon des personnages de Shakespeare, demain, c’est ce 3ème temps de notre semaine consacrée à ce qui est à côté de l’esprit, la paranoïa.
Pourquoi, en 1771, Rousseau, déjà auteur des deux discours, de l’Emile, de la nouvelle Héloïse et du Contrat Social, en vient-il à rédiger son Rousseau juge de Jean-Jacques ? Comment expliquer ce dédoublement qui fait de lui à la fois le juge et le présumé coupable, au sein d’un dialogue, forme inédite pour le philosophe, entièrement imaginé par lui-même ? Jean-Jacques Rousseau écrit le texte, Rousseau est un interlocuteur, Jean-Jacques celui qui est jugé… tout ce monde pour dire quoi ? La défiguration d’un sujet qui surmonte l’intolérable silence en dialoguant avec lui-même…
Références musicales:
- Ligeti , Passacaille
- Léo Ferré, Héautontimorouménos
Radiohead, Paranoïd Androïd
Lectures:
- Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions
- Jean-Jacques Rousseau, Tract « A tout français aimant encore la justice et la vérité »
Billet de Jean-Jacques Rousseau adressé à la population française.
Extrait:
Rousseau, Juge de Jean-Jacques par Michel Foucault ( sixième temps de la série d'émissions radiophoniques intitulée Liberté coupable diffusées pour la première fois entre le 29 février et le 21 mars 1964 sur France Culture)
"Deux minutes papillon" par Géraldine Mosna-Savoye : comment la paranoïa se transforme-t-elle en pouvoir de création ?
Réponse avec deux artistes langrois, Danièle Kupczyk et Max Hervé, qui réagissent à la "méthode paranoïa-critique" inventée par Dali.
- Professeur honoraire de littérature à l’Université de Genève