Sorj Chalandon - Sébastien Gnaedig - Pierre Alary / Éloge de la plante / Mayotte – Comores - Paris / Opinion publique et fichés S
Ce vendredi, table ronde autour de Sorj Chalandon, avec Sébastien Gnaedig et Pierre Alary. André Oraison vous parle des relations entre Mayotte, Paris et les Comores. Les chroniques s'intéressent aux plantes, et aux fichés S face à l'opinion publique.

Le Réveil Culturel : Tewfik Hakem s'entretient avec Sorj Chalandon, journaliste et écrivain, pour les adaptations de ses romans en BD par : Sébastien Gnaedig pour Profession du père aux éditions Futuropolis et Pierre Alary pour Mon traître aux éditions Rue de Sèvres.
Ces bande-dessinées aident à faire le deuil de sa rancœur. Dans "Mon traître" de Pierre Alary, mon vrai traître il n’a pas ce visage et j’en suis ravi, mais j’en ai fait mien, ça y est… Dans la bande-dessinée de Sébastien Gnaedig, mon père n’avait pas ce visage mais il est devenu mon père, c’est-à-dire que j’ai un traître qui existait, j’ai un père qui existait, ils existaient tous deux et sont morts aujourd’hui et la bande-dessinée les redessine différemment, les éloigne un peu de moi tout en les rendant extrêmement proches parce que dans les deux romans je me retrouve totalement jusqu’à l’insupportable, j’ai pleuré en lisant ces deux adaptations, mais les personnages sont les leurs. Ce sont des dessinateurs, des artistes qui ont fait leur propre traître et leur propre père et ça me va très bien parce qu’on est tous à porter le même sac de pierres et maintenant on s’en débrouille comme on peut ensemble… Sorj Chalandon

Dans "Profession du père", la famille est très particulière, on a affaire à une secte en fait, avec un père tout puissant, une mère effacée... Quand j’arrivais enfant à l’école avec un œil au beurre noir, plusieurs autres enfants avaient un œil au beurre noir et le professeur disait : « Ah je vois que les pères se sont occupés de vous, c’est bien ». Nous sommes dans un autre monde... Et s’il n’y avait pas eu la violence de mon père, du père d’Emile dans le roman, je ne pense pas que j’aurais eu une enfance si moche que cela. Mon père était un metteur en scène, un transformiste, un magicien, chaque fois qu’il passait la porte, il était professeur de judo, agent secret, compagnon de la chanson… Où était le vrai, le faux, le mal ? Comment on s’en sort après ? Sorj Chalandon

Le fait que ça soit des personnages de roman permet une liberté graphique, ce sont des mots. Comme Sorj Chalandon a lui-même transformé l’histoire en changeant les noms, les âges, ça dépersonnalise la vraie histoire et on rentre dans le roman, moi je pouvais donc aussi faire le même travail, mettre mes propres visages qui m’apparaissaient à la lecture du roman. Pierre Alary
Le Journal des Idées par Jacques Munier : C’est le printemps, la nature reprend son souffle, et ce sont les plantes qui l’animent et le nourrissent. Présentes dans le décor, elles nous sont le plus souvent indifférentes, si ce n’est dans le regard des peintres. Et pourtant, soulignait Emanuele Coccia dans un beau livre sur La vie des plantes, « aucun autre vivant n’adhère plus qu’elles au monde qui les entoure ». Pour le philosophe, partager leur point de vue – celui des feuilles, des racines et des fleurs – c’est faire l’expérience d’une cosmogonie en acte, modeste et lumineuse, et comprendre l’origine du monde : « sous le soleil ou les nuages, en se mêlant à l’eau et au vent, leur vie est une interminable contemplation cosmique ».
Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet : Mayotte est toujours revendiquée par l’Union des Comores et la souveraineté française est contestée et aux limites de la légalité internationale... Mayotte – Comores - Paris : à qui profite le pourrissement ? Xavier Martinet s'entretient avec André Oraison, professeur de droit international à l'Université de la Réunion, spécialisé sur les problèmes de décolonisation, de démilitarisation et de coopération dans la zone océan Indien.
L'Humeur du matin par Guillaume Erner : L'opinion, c'est comme tout, ça se travaille... Et maintenant ça se travaille à coup de sondages et de réseaux sociaux. Je pense à un sondage Odoxa largement commenté, lequel explique que 87% des Français souhaitent placer en rétention administrative les fichés S les plus dangereux.Pour un peu on demanderait aux Français s'ils sont favorables à ce que l'on enferme les futurs terroristes. Et demain aussi, peut-être demandera-t-on à l'opinion publique si elle pense judicieux d'éviter les attentats. En fait, il n'y pas de problème suffisamment épineux, de question sociale suffisamment lourde à laquelle un institut de sondage ne trouve pas de réponse simple, frappée au coin du bon sens, et fausse... Ce genre de sondage est une marque absolue de victoire pour les terroristes. Leur souhait, c'est de saper nos démocraties en nous incitant à abandonner notre manière de vivre, nos mœurs, nos lois, de détruire la démocratie en nous incitant à devenir des dictatures en détruisant l'état de droit, lequel nous empêche de croire qu'il est possible et souhaitable d'enfermer les fichés S les plus dangereux.
Chroniques
- journaliste et écrivain
- éditeur et auteur de BD
- auteur de BD
- professeur de droit international à l'Université de la Réunion, spécialisé sur les problèmes de décolonisation, de démilitarisation et de coopération dans la zone océan Indien
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