Lucio Fontana, aujourd’hui reconnu comme l’un des maîtres de la peinture abstraite, avec ses fentes et ses trous, fut d’abord un céramiste formé à la Manufacture de Sèvres puis à la manufacture Mazzotti à Albisola. Nous regardons aujourd'hui "Scultura spaziale", réalisée en 1947.
Céramiste formé à la Manufacture de Sèvres puis à la manufacture Mazzotti à Albisola, Lucio Fontana est rapidement défendu par le peintre et critique d'art Michel Seuphor à Paris qui l’associe à Abstraction-Création, en reproduisant une de ses sculptures dans le n°4 de la revue en 1935 et continue de le mentionner, succinctement, dans ses ouvrages ultérieurs.
Mais la véritable implantation de Fontana à Paris a lieu à la fin des années 1950, grâce à l’action conjuguée de la galeriste Iris Clert, de l’éditeur San Lazzaro, et de critiques d’art - Michel Tapié de Céleyran en particulier. D’emblée, Tapié place Fontana sur un plan international. En 1957, il l’expose au Japon. En France, il introduit Fontana à la galerie Stadler, dont il est le conseiller artistique. La réception auprès du grand public est mauvaise, mais en 1961, Tapié publie un ouvrage magnifiquement illustré et traduit en anglais, Devenir de Fontana , destiné à présenter l’œuvre à l’étranger. Il y célèbre un "maître trop peu connu de l’abstraction, de l’espace, des formes et des matières changeantes" Les critiques sont alors fascinés, en pleine redécouverte Dada, par la rupture nihiliste des Tagli (Fentes) et la dimension utopique du spatialisme.
Pour parler de cette oeuvre, Jean de Loisy s'entretient avec l’artiste Clément Rodzielski et Sébastien Gokalp, commissaire de l’exposition Fontana au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 2014.
- Musiques diffusées : Franck Zappa
- artiste.
- Conservateur du patrimoine au musée d'art moderne de la Ville de Paris
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