A un mois du premier tour de l’élection présidentielle, 41% des électeurs indiquent que leur choix de vote peut encore changer, selon l'enquête électorale menée en mars 2017 par le CEVIPOF et Ipsos.
La faute sans doute à une campagne polluée par les affaires et à la tentation du « vote utile ». Le symptôme aussi d’un mouvement de fond qui travaille la politique française : celui d’une moindre fidélité partisane des électeurs, plus enclins désormais à modifier leur choix d’un scrutin à l’autre.
L’enjeu pour les candidats est donc de séduire au-delà de leur électorat le plus fidèle. Il est aussi de parvenir à mobiliser les catégories traditionnellement les plus susceptibles de s’abstenir : les jeunes, les ouvriers, les chômeurs, les précaires.
Pour parler abstention et indécision, Les Matins reçoivent aujourd’hui Céline Braconnier : professeure de science politique et directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, elle a longuement étudié les ressorts de l’abstention et les problèmes démocratiques qu’elle pose dans un ouvrage intitulé La démocratie de l’abstention. Aux origines de la démobilisation électorale en milieux populaires, co-écrit avec Jean-Yves Dormagen et paru pour la première fois en 2007 chez Gallimard.
A ses côtés, Antoine Jardin, sociologue dont les recherches portent sur l’analyse du vote dans les quartiers populaires.
Chroniques
Bibliographie
La démocratie de l'abstention : aux origines de la démobilisation électorale en milieu populaireCéline Braconnier et Jean-Yves DormagenGallimard, Paris, 2007
Les inaudibles : sociologie politique des précairesCéline Braconnier et Nonna MayerPresses de Sciences Po, Paris, 2015
- Directrice de SciencesPo Saint-Germain-en-Laye, professeure de Sciences Politiques, agrégée d'histoire, spécialiste de la participation électorale.
- docteur et chercheur associé au Centre d'études européennes de Sciences Po