Brexit, élection de Trump, montée des populismes… La situation actuelle ne laisse guère place à l’optimisme. Et pourtant, des solutions de sortie de crise existent, pourvu que l’on prenne la peine de réfléchir, ce à quoi nous exhortent nos invités de ce matin.

En 2008, il avait compris avant tout le monde que le capitalisme américain allait sombrer à cause de l’implosion de la bulle immobilière. On avait à l’époque vu en lui un prophète. Pourtant, Paul Jorion le récuse : il fait seulement son travail d’anthropologue et sociologue en analysant les faits tels qu’ils se déroulent, et en réfléchissant à des systèmes alternatifs à ceux que l’on connaît.
Faire son travail : pour Alain Deneault, cette expression est quasiment devenue synonyme d’être médiocre. Dans un essai intitulé « La médiocratie », le philosophe dénonce une « politique de l’extrême-centre ». Née de la division et de l’individualisation du travail, elle nous pousse à n’être que moyens, médiocres, ternes, jamais brillants, toujours dans les rangs, surtout. Parce que l’on est précaires, timides ou formatés, on joue le jeu et on rentre dans un rang tiède qui abhorre la remise en question, la réflexion et l’inventivité.
Vivons-nous vraiment une époque dont la gouvernance serait la clé ? Sommes-nous les victimes de logiques comptables et gestionnaires ? Le management a-t-il pris le dessus sur la pensée critique ?
Nous recevons ce matin Paul Jorion. Il publie « Le dernier qui s’en va éteint la lumière » chez Fayard. Il sera rejoint en deuxième partie par le philosophe Alain Deneault, auteur de « La médiocratie » , édité par Lux.
Les Dernières Diffusions
Bibliographie
Le dernier qui s'en va éteint la lumière : essai sur l'extinction de l'humanitéPaul JorionFayard, 2016
La médiocratieLux éditeur, 2016
- Anthropologue, économiste et professeur associé à la chaire Ethique et transhumanisme à l’université catholique de Lille
- correspondant canadien du Collège international de philosophie de Paris et professeur de philosophie à l'Université de Moncton