Le public le connait sous les traits du romancier nihiliste et mondain, mais c’est à travers un discours « engagé » que Frédéric Beigbeder s’exprime aujourd’hui.

Un engagement bien propre à sa personnalité puisque l’auteur dans son dernier livre La frivolité est une affaire sérieuse publié aux éditions de l’Observatoire, appelle à défendre la futilité, la séduction, l’ivresse et la liberté de se foutre de tout. A la légèreté et la fête comme formes de résistance contre la violence et la barbarie de notre époque, l’écrivain joint dans ces pages une critique de la digitalisation du « nouveau monde ».
Notre invité est le romancier et cinéaste Frédéric Beigbeder.
Quand on parle de l’Ancien monde, on parle en fait du monde, quand on parle de nouveau monde, on parle en réalité de la fin de ce monde. Le nouveau monde, c’est la mondialisation de la culture, la transformation de chaque être en exhibitionniste numérique surveillé par des grandes firmes américaines.... Le nouveau monde est responsable de notre autodestruction globale. Je l’avais déjà dit dans « 99 francs », l’apocalypse c’est maintenant.
Les attentats de 2015, c’est un choc certain. Il y a mes amis assassinés d’abord... Et puis je réalise que ce qui a été attaqué c’est exactement ce que je suis, ce que je fais : la satire, se moquer de tout, plaisanter des choses graves, sortir en boîte de nuit, boire un mojito avec des jolies filles. Tout ça m’a rendu paranoïaque, c’est l’histoire d’un fêtard qui se transforme en trouillard.
Chroniques
Bibliographie
La frivolité est une affaire sérieuseEditions de l'Observatoire, 2018
- écrivain, critique littéraire
- Directrice de France Culture
- Ecrivain
- Critique littéraire (L'Obs)
- Producteur de l'émission "La Dispute" sur France Culture