La philosophie à l’épreuve des débats contemporains
Luc Ferry, ancien professeur de philosophie et ancien ministre de l’Éducation nationale, publie un "Dictionnaire amoureux de la philosophie". Il est l'invité des Matins.

Les cérémonies du centenaire de l’armistice de 1918 en ont encore été l’illustration : la politique est autant affaire d’actes que de discours. Beaucoup de mots ont ainsi été prononcés au cours de ce weekend commémoratif et diplomatique pour mettre en scène les défis passés et futurs du vieux continent. On a parlé de nationalisme et d’Europe, de républicanisme et de mémoire, d’Histoire et de réconciliation, de populisme et d’isolationnisme. Mais derrière ces mots se cachent des concepts, et avec ces concepts se dessinent des politiques. Il convient donc d’en décortiquer le sens pour, au-delà des discours, comprendre les actes.
Luc Ferry :
La démocratie c'est forcément l'alternance. La gauche aujourd'hui est d'accord sur l'idée que la production se fait par le marché, sur ce point-là il n'y a plus de débat droite/gauche. En revanche sur le partage des richesses il y a encore débat.
Je suis partisan d'un vrai débat droite gauche, et pas d'un débat entre un centrisme mollasson et des extrêmes durs.
Je crains qu'on aille vers une élection européenne qui portera sur l'immigration, ça sera un vote : pour ou contre l'immigration, pour ou contre Macron, ce qui me désole.
Les philosophies de la décroissance sont un retour en arrière. Il faut avoir une croissance dépolluante, une croissance verte.
Le progrès technique est génial mais le capitalisme rend le progrès technique dénué de sens.
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- philosophe