Cinéma : les choix de John Boorman
"Je ne peux pas me souvenir d'un moment, d'une époque, où ma vie n'était pas liée au cinéma " raconte John Boorman. Pour ses choix cinéma, il parle certes de ses premiers émois pour les films muets et le "Napoléon" d'Abel Gance. Ou bien de son admiration pour les frères Coen. Mais très vite, retour sur son cinéma à lui, le mouvement qui porte l'action dans "Delivrance", ou la stupidité du réalisateur, au début, qui conduit à faire de ses premiers films les meilleurs.
Réalisateur, scénariste et producteur de légende, John Boorman nous fait l’immense plaisir d’être toute cette semaine l’invité de La Dispute.
John Boorman est né en 1933 dans la banlieue de Londres à Shepperton. Véritable nomade du cinéma. Il passe une partie de son enfance chez les Jésuites et sa jeunesse est marquée par les bombardements allemands pendant la seconde guerre mondiale. Il fera d’ailleurs le récit de cette période dans son film intitulé Hope and Glory (1987).
À dix-huit ans, il commence sa carrière cinématographique comme critique à la radio et en écrivant des articles pour divers magazines. Réalisateur anglais le plus brillant et le plus original de sa génération, il fait ses premières armes à la télévision. Il devient monteur à la télévision pour le BBC, avant de réaliser des courts métrages documentaires.
C’est en 1965, qu’il réalise son premier long métrage Catch us if you can (Sauve qui peut).
Le succès de ce film lui permet de partir travailler aux États-Unis où il met en scène Point Blank (Le Point de non-retour) et Hell in the Pacific (Duel dans le Pacifique) qui lui valent la notoriété internationale.
De retour en Grande-Bretagne, il réalise Leo the last pour lequel il reçoit le Prix de la mise en scène à Cannes en 1970. Suivent Délivrance , Zardoz et Exorcist II : The Heretic (L'Exorciste 2 : l'hérétique) qui confirment sa réputation de grand réalisateur, développant un cinéma personnel, violent et pessimiste qui, du fantastique à la science-fiction en passant par le réalisme, dépeint un monde sans dieu où l'homme, condamné à errer, est sans cesse confronté au mal.
Le cinéaste met alors quatre années pour réaliser ce qui restera sans doute comme le chef d'œuvre de sa carrière : Excalibur (1981). Commence alors pour lui une décennie de succès. Il enchaîne The Emerald Forest (La Forêt d'émeraude - 1985), Hope and Glory (La guerre a sept ans - 1987) et Where the heart is (Tout pour réussir - 1990). Les trois films sont grandement appréciés par la critique et le public.
En 1994 il tourne Rangoon , un film de studio sur la dictature en Birmanie avec Patricia Arquette. En 1998, il revient avec un film indépendant en noir et blanc The Général (Le Général), qui sera récompensé à Cannes par le prix de la mise en scène.
En 2004, le cinéaste dirige l’actrice française Juliette Binoche dans Country of my skull , un film se passant en Afrique du Sud.
Queen and Country est son dernier film en date (2014), qui s'intéresse au destin de deux jeunes soldats pendant la guerre de Corée.
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