Pourquoi le service public, au service du citoyen, résiste-t-il tant à la prise en charge d’un problème de santé public ?
L'IVG va aussi mal que l'hôpital. Israël Nisand
Quand on ferme toutes les petites maternités, ça supprime les lieux d'avortement. Caroline Rebhi
En France, faute de personnel, l'accueil des femmes pour un avortement est parfois devenu compliqué tant par la diminution de l'offre de soins que par une baisse de la qualité. En 10 ans, 130 centres pratiquant l’interruption volontaire de grossesse ont fermé et désormais de nombreuses structures n'offrent plus le choix aux patientes entre une IVG chirurgicale ou médicamenteuse, prescrite majoritairement, sans compter l’absence de prise en charge de la femme quand celle-ci dépasse le délai légal (14 semaines après le début des dernières règles).
Dans les années 2000, les IVG médicamenteuses représentaient à peine 20% des IVG et on s'aperçoit qu'en 2018, les IVG médicamenteuses passent à 70%. C’est une régression. Quand il n’y a pas de médecin pour faire des avortements… Tu fais comment ? Tu passes tout en IVG médicamenteuse. Marie-Laure Brivale
En entretien au planning familial de Paris, Aïssatou fait partie de ces 5000 femmes qui sont contraintes de partir chaque année à l’étranger pour aller avorter dans un pays voisin. Prendre un bus de nuit pour se rendre dans une clinique en Hollande, faire face à sa peur et réunir une énorme somme d’argent, Aïssatou s’apprête à faire le voyage seule.
Actuellement, 80% des IVG sont faites à l'hôpital public. Les pays limitrophes européens font des avortements et recueillent les femmes françaises en difficulté, qui ont dépassé les délais, tant mieux, mais ce sont toutes des instances privées, et l’avortement coûte 1000€ et en fonction du terme de 3000€. Je me dis ne serons-nous pas revenus avant 75 ? Marie-Laure Brivale
Avec :
- Aïssatou
- Caroline Rebhi,du Planning Familial de Paris
- Israël Nisand, gynécologue obstétricien aux hôpitaux universitaires de Strasbourg
- Marie-Laure Brivale, gynécologue obstétricienne, cheffe de service de la Maternité des Lilas jusqu’à fin 2018
- Sophie Gaudu, gynécologue obstétricienne, responsable de l'unité de planification familiale et d'IVG de l'hôpital Bicêtre.
- Danièle Gaudry, gynécologue Obstétricienne est ancienne membre du bureau national du Planning Familial
- Emmanuelle Piet, médecin et présidente du collectif féministe contre le viol
- Marie Mathieu, sociologue, centre de recherches sociologiques et politiques de Paris, Université Paris 8, Vincennes-Saint-Denis.
Merci au Planning Familial de Paris
Un documentaire de Johanna Bedeau, réalisé par Angélique Tibau
Liens
J'ai avorté et je vais bien, merci - Les filles des 343 - éd. La ville brûle