Le bien-être animal est l'alpha et l'omega des zoos modernes. Mais comment être certain qu'il est bien réel ?
Aux abords d’un zoo, des militants anti-captivité manifestent leur opposition à la captivité animale. Les visiteurs passent, surpris et gênés. Il est difficile de savoir quoi penser de l’enfermement animal, et plus largement des conditions de cet enfermement. C’est l’objectif de cet épisode : tenter de comprendre ce que peut être – ou pas – le bien-être animal au zoo.
Les attaques des "anti-zoos" se font de plus en plus pressantes. Les visiteurs, confrontés à la question de la captivité, ne sont pas toujours fiers d’être venus voir des animaux enfermés. Les zoos, quant à eux, sont sur la défensive et trouvent des parades.
Mais une chose est sûre : le sort de leurs animaux leur importe. Et tout dans l’institution, de la formation des soigneurs animaliers aux équipes d’éthologues venus étudier les comportements, en passant par leur communication officielle, tout converge vers ce fameux "bien-être" animal. Mais comment le définir ? Et qui peut dire que les animaux sont bien ou mal en captivité ? Une question formidablement complexe, qui préoccupe un bon nombre de chercheurs. Les soigneurs animaliers peuvent apporter des éléments de réponse. Ils détiennent un savoir précieux, celui d’être aux contacts des animaux au quotidien, celui d’être en relation avec eux. Et ils permettent, par leurs ressentis et leur interprétation, de s’approcher au plus près de la question du bien-être animal en captivité.
C'est anthropomorphique de dire heureux ou pas heureux. C'est un terme humain et c'est difficile de l’appliquer aux animaux. Un lion qui meurt de faim ou de soif dans la nature, je ne peux pas vous dire s’il est heureux ou pas. Il a de l’espace mais il meurt de soif ou de faim. Elodie, chef soigneuse animalière
On est anti spéciste. Les discriminations faites sur les espèces ne sont plus vraiment viables. Il ne faut pas catégoriser les espèces et exploiter les animaux sur le simple fondement qu’ils sont différents de notre espèce. Alexandra Morette
L'homme est-il le plus fort ? C’est une question qui date de 2500 ans et qui vient des cités grecques antiques qui ont mis en place cette vision du vivant sous la forme d'une pyramide avec l’être humain tout en haut. Eric Baratay
Avec :
- Des soigneurs des zoos de Doué-la-Fontaine, Thoiry, La Barben ;
- L'associations Zoopolis
- Alexandra Morette, association Code animal.
- Fabienne Delfour, éthologue ;
- Raphaël Lambert, médiateur scientifique ;
- Rudy Wedlarski, vétérinaire ;
- Valérie Chansigaud, historienne ;
Bibliographie
Fabienne Delfour, Que pensent les dindes de Noël, Tana éditions / Editis
Liens
Compte youtube de Raphaël Lambert, Antenne Zoo
Enquête de 2011 sur les zoos de l’Union européenne, publiée sur le site de l’association Born free.
Jean Estebanez : Ceux qui sont proches : les soigneurs au zoo, In Sociétés, n°108, 2010.
Un documentaire de Myriam Prévost, réalisé par Anne Perez-Franchini