Quitter le réel pour le voyage, le rêve, la folie et la mort

Nerval sera connu comme le traducteur de Goethe et, traduire, c'est toujours voyager, c'est un ailleurs. Jean-Nicolas Illouz

Nerval a conscience qu'il voyage en Orient après les grands voyageurs romantiques comme Chateaubriand ou Lamartine mais il voyage d'une toute autre façon, il veut une étrangeté plus grande par rapport à la culture occidentale et se fondre dans les pays qu'il parcourt. Il s'agit de devenir "autre". Jean-Nicolas Illouz
Gérard de Nerval écrit Aurélia ou le Rêve et la Vie avant de se donner la mort en 1855. Par cet ouvrage, il accomplit l’un des desseins du Romantisme : plonger entièrement dans sa propre subjectivité. Lui va jusqu’à noter ses rêves et ses crises de folie, faisant naître un journal autobiographique qui devient tour à tour récit clinique et œuvre poétique.
Avec Courbet, on est toujours au bord de la folie. Il est lié au romantisme même s'il est l'incarnation du réalisme. Il explore les enjeux de la psyché humaine, les limites de soi. Dominique de Font-Réaulx
Des personnes d’aujourd’hui lisent ce texte dans les lieux où Nerval a déambulé. Au cœur de la forêt comme parmi les ruelles, on croise aussi Hector Berlioz, Franz Schubert ou Gustave Courbet. Tourmentés, en quête de vérité, tous fuient le réel parce qu’il ne répond plus à leur idéal, dans ce XIXe siècle qui découvre l’efficacité de la société industrielle.
Avec
- Jean-Nicolas Illouz, professeur de littérature à l’Université
- Lise, étudiante en littérature
- Dominique de Font-Réaulx, directrice de la médiation et de la programmation culturelle au Musée du Louvre
- Emmanuel Reibel, professeur de musicologie.
Lectures : Pierre-Marie Baudoin ; Prise de son : Cyprien Delimerville, Benjamin Chauvin et Guillaume Ledu ; Mixage : Eric Boisset
Un documentaire d’Elise Andrieu, réalisé par Véronique Samouiloff
Bibliographie
- Aurélia, le rêve et la vie, Gérard de Nerval
- Revue Nerval, par Jean-Nicolas Illouz et Henri Scepi, éditions Classiques Garnier
- Nerval le rêveur en prose, par Jean Nicolas Illouz, éditions PUF
- Comment la musique est devenue romantique, d'Emmanuel Reibel, éditions Fayard / Mirare
- Delacroix, la liberté d’être soi, de Dominique de Font-Réaulx, éditions Cohen&Cohen
Liens
- Nerval, un des auteurs du site Poètes.com
- Nerval, ou les contradictions du romantisme : article de Françoise Gaillard paru dans la revue Romantisme, n°1-2, 1971.
- Aurélie Moioli : « Romantiser » la vie : Aurélia de Nerval, in Acta fabula, vol. 16, n° 1, janvier 2015.
- Le réalisme de Courbet. De la démocratie dans l’art à l’anarchie, par Thomas Schlesser. Article publié dans Images re-vues : histoire, anthropologie et théorie de l’art (2005)
Playlist
- Harpe trio : "Gretchen am Spinnrade" - Franz Schubert - (Evidence)
- "Gretchen am Spinnrade" - Franz Schubert (livret de Goethe) - par S. Haller et C. Eschenbach (Calliope)
- "La nuit", Anouar Brahem (ECM)
- "La passante", Anouar Brahem (ECM)
- Symphonie fantastique : la ronde du sabba - Berlioz, par Colin Davis et l'orchestre symphonique de Londres (LSO)
- Der Leiermann : réduction pour piano - F. Schubert/ F. Liszt (Hypérion)
- "In Darkness let me dwell" - John Dowland, par Sting et E. Karamazov (DGG) - Album : Songs of the Labyrinth