Serge Tisseron s'entretient avec Louis Dubertret, professeur émérite à l'université Paris VII, chef de service honoraire de dermatologie à l'hôpital Saint-Louis, hôpital où il a également fondé l'Institut de Recherche sur la Peau.
On pense parfois que l’éthique devrait limiter les progrès technologiques mais elle peut aussi les inspirer. Tel est l’un des objectifs que s’est donné Louis Dubertret à la tête de la commission d’éthique de l’Académie des technologies. Mais ce dermatologue de renommée internationale n’oublie pas pour autant qu’il est médecin. Écoutons-le alors nous expliquer comment il n’existe pas une médecine mais deux : une médecine qui sauve, qui guérit, plus exactement qui rend possible la guérison, et une autre qui soigne, qui soulage sans assurer une guérison définitive, mais en visant à redonner une bonne qualité de vie au patient. Ces deux médecines ont toutefois un point commun : pouvoir être tout autant facilitées, que menacées, par les progrès technologiques. Tout y est affaire d’usage.
Louis Dubertret : Le robot est un outil, comme le bistouri. Il permet d'éviter la fatigue du chirurgien en particulier dans les opérations longues comme les opérations à coeur ouvert. Mais jamais une technologie ne permettra d'atteindre la personne humaine. Cette médecine de plus en plus précise va nous donner des informations importantes mais cela n'a rien à voir avec la personne humaine. Ce slogan "médecine personnalisée" c'est de la communication, cela signifie en fait médecine de précision mais ce n'est pas une médecine personnalisée.
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Le choix musical de Louis Dubertret est Romance de Chopin, un poème chanté par Magali Noël.
Louis Dubertret : L'idéologie du transhumanisme est une escroquerie intellectuelle. Ecouter un poème de Magali Noël ou de Jacques Prévert, et à travers lui entendre tous les chatoiements de l'âme humaine, on se guérit de la tentation du transhumanisme."