Quelles sont les différences entre euthanasie, suicide assisté et soins palliatifs ? Nous en parlerons ce soir avec Pierre Murat critique de cinéma, et Philippe Bataille, sociologue.

Emission en partenariat avec Le Quotidien du médecin.
Nous aborderons ce soir en compagnie de Pierre Murat, journaliste et critique de cinéma à Télérama, et de Philippe Bataille, sociologue, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et auteur récemment de l’ouvrage Laisser partir : euthanasie, l’exception (Éditions Maison des sciences de l’homme, 2019), les problématiques soulevées par le film de Stéphane Brizé Quelques heures de printemps (2012), à savoir, entre autres, l’acharnement thérapeutique, le consentement, les directives anticipées, ou encore la personne de confiance. Nous évoquerons aussi des noms de patients et de médecins qui ont interpellé la presse : Vincent Humbert, Chantal Sebire, Vincent Lambert, Nicolas Bonnemaison (médecin accusé d’homicide volontaire).
Pourquoi la France, la Belgique, la Suisse, le Canada ont-ils des attitudes différentes face à la mort ? Faut-il une loi qui dépénalise l’euthanasie ? Nous poserons des questions profondes autour de ce film plein de finesse, remarquablement interprété par Vincent Lindon et Hélène Vincent.
Le film de Stéphane Brizé est à la fois très romanesque dans les rapports entre la mère et son fils qui ne disent pas l’affection qu’ils ont l’un pour l’autre, et à la fois militant puisqu’il s’agit d’une œuvre de combat. (Pierre Murat)
Il y a l’idée d’un voyage sans retour. On se rend souvent dans ces endroits en voiture, et il y a un passager en moins au retour. On accompagne quelqu’un qui va vraiment nous quitter. Et cette violence qui n’a pas de mot est restituée par l’art, dans les images, la force des dialogues et les silences [...] L’art met des mots là où l’on en n’a pas. (Philippe Bataille)
Le petit miracle de Stéphane Brizé, c’est que même dans ses films politiques engagés comme ici ou dans « En guerre », on trouve, sinon une contradiction, du moins des raisons qui poussent lentement le spectateur à adopter son point de vue. (Pierre Murat)
La décision de mourir, d’écourter une existence qui sera marquée par des épisodes que l’on veut éviter, relève d’une dimension très personnelle. (Philippe Bataille)
>>> Bande annonce du film Quelques heures de printemps
>>> Pour en savoir plus sur le documentaire "Le choix de Jean" (Stéphanie Malphettes, Stéphane Villeneuve, 2005).
Bibliographie
Laisser partir : euthanasie, l'exceptionMaison des sciences de l'homme, Paris, 2019
Vivre et vaincre le cancerAutrement, 2016
- Critique cinéma (Télérama)
- Sociologue, directeur d’études à l’EHESS, membre du centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin.