A plusieurs reprises avant le premier tour, François Fillon a évoqué un "complot " et dénoncé l’existence d’un "cabinet noir " dédié à sa perte. Une thèse que les journalistes du Canard Enchaîné n’ont jamais prise au sérieux : pour eux, Fillon a été son propre procureur, conduit à sa perte par l’accumulation des mensonges et par un trop grand hiatus entre l’image qu’il entretenait et la réalité de sa personnalité. Ce que confirmera son procès, en juin 2020.
Bien sûr, les révélations du Canard Enchaîné ont pesé sur l’issue du scrutin présidentiel de 2017. Mais comme le soulignent les journalistes qui ont mené l’enquête, Fillon s’est perdu tout seul : eux, ont simplement levé le voile sur une mystification. Ce sont les mensonges du candidat qui ont détourné de lui toute une partie de son électorat.
Jamais l’ancien Premier ministre n’a exprimé le moindre remord, le moindre regret, ni après son échec, ni au moment du procès des époux Fillon pour abus de bien sociaux et détournement de fonds publics, en juin 2020. François Fillon, reconnu coupable, a été condamné à cinq ans de prison, dont deux fermes ; il a fait appel.
Cette affaire a conduit le Parlement à voter, en juin 2017, une nouvelle loi de moralisation de la vie politique, qui interdit notamment aux élus, d’employer comme collaborateurs des membres de leur famille.
Une série produite par Elise Karlin et réalisée par Thomas Dutter
Mixage: Ludovic Augé et Nacer Moussaoui