L'histoire de Mohamed Ali est pourtant passionnante à écouter quand les journalistes sportifs d’alors, les compagnons de lutte convertis à l’Islam, les amis de l’enfance, les historiens et les écrivains de l’Amérique se penchent sur la fabrication du héros, tout jeune boxeur affamé de gloire pris dans les convulsions des années 60. On tangue entre le plus bel ego des rings et le plus docile des soldats de Nation of Islam, mouvement noir nationaliste, qui lui donna son nom et régenta une bonne partie de sa vie. On tangue entre le rire des plateaux de télévision et la radicalité politique sous surveillance du FBI. On tangue parce qu’il tanguait. Il a toujours dit, "Je suis libre d’être qui je veux", l’a-t-il été ?