Ce soir, le photographe Bruno Hadjih est notre invité. Il travaille sur le désert depuis de nombreuses années, il expose à la Biennale des photographes du monde arabe contemporain.

Mertoutek. Sahara algérien. "Si tu ne connais rien, tu y verras un beau petit village du Hoggar qui se trouve sur les circuits touristiques. Dans le livre d'or, tu liras les commentaires qui louent la gentillesse des habitants, l'environnement, le calme, tout ce qui fait rêver l'occident. Le wali, lui-même, lorsqu'il vient passer un week-end de repos ne veut pas qu'on le lui gâche en lui parlant du nuage nucléaire qui a tué des hommes, des femmes, des enfants, et abîmé la vie d'autres hommes, femmes et enfants sur son passage. Et le sol. Et des bêtes. Vitrifiés. En fait en lieu et place du charmant petit village du Hoggar, c'est un village qui crie et que personne n'entend". Ce sont les mots de Bruno Hadjih. Il mène depuis plusieurs années un travail de photographie et d'enquête autour des essais nucléaires français dans le Sahara dans les années 60. Une enquête qui le mène à l'Algérie contemporaine ou des hommes, internés dans des camps irradiés, demandent reconnaissance.
Ce paysage invite à la méditation, et en même temps, c'est un paysage mortifère. Ces lieux, ce sont des paysages d'enfermement et d'exclusion.

Des photographies relatives à tout ce travail sont montrées en ce moment dans le cadre de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain. Bruno Hadjih est représenté par la galerie Mamia Bretesche.
Le film At(h)ome d'Elisabeth Leuvrey, sur le travail de Bruno Hadjih est disponible en DVD.

Une image qui ne suscite pas de questionnement n'est pas une image réussie.
Programmation musicale : Abed Azrié, Les Soufis - D'Après Les Textes Mystiques Du IXe au XIIIe Siècle
Bibliographie
AT(H)OMELes écrans du large, 2013
- photographe