Écrivain et journaliste indonésien, Eka Kurniawan publie « Les belles de Halimunda » aux éditions Sabine Wespieser. Dans une ville imaginaire de la côte sud de Java, une lignée de femmes est marquée par une malédiction dont l’origine remonte à la fin de l’occupation néerlandaise....

Dans les récits antiques la vie des hommes et celle des héros, sont agies par des forces qui leur échappent et émanent des dieux. Cela rend leur destins d'humains d'autant plus bouleversants que nous savons, en les lisant, combien leurs guerres, leurs amours parfois, leurs entreprises, sont vaines à se défaire de l'emprise divine. Dans le roman qui nous occupe ce soir, et qui est monde, la vie participe aussi de ce genre de théâtre. Mais les frontières sont bien moins claires, les forces ne viennent pas toujours de si haut...
Une chose que j'avais en tête, c'était d'écrire d'une manière qui me correspondait, j'avais envie d'utiliser une langue du quotidien, des dialectes, leur associer des traditions de la culture indonésienne.
J'avais envie d'écrire un roman avec une histoire de fantôme(s), et puis, j'ai essayé de combiner ce personnage avec des événements historiques.
Je pense que c'est important pour une oeuvre qu'il y ait des racines solides.
Dans l'histoire de l'Indonésie, nous voyons beaucoup d'hommes : les héros sont généralement des hommes, les guerriers, les guérilleros, tous ceux qui s'insurgent; ceux qui ont déclaré l'indépendance de l'Indonésie, c'est également deux hommes ; cela m'a amené à me poser la question de la place des femmes, j'ai voulu voir la grande histoire de l'Indonésie à travers leurs yeux, du point de vue de personnes presque oubliées de l'histoire...
Programmation musicale :
- Sage comme des Sauvages, Paris défend
Eka Kurniawan est à La Maison de la Poésie, à 19 heures, ce jeudi 5 octobre.
- romancier