*Deuxième temps de cette semaine que nous passons à déchiffrer les partitions. Avec Jeanne Candel et Florent Hubert, au sujet de leur spectacle Le crocodile trompeur / Didon et Enée* , récemment présenté au Théâtre des Bouffes du Nord. Respectivement metteur en scène et directeur musical, ils opèrent en son coeur la partition de Henry Purcell...**

Il y aurait deux façons de traverser. L'une consisterait à naviguer à la surface, l'autre à plonger. Dans les deux cas, la mort guette. On pourrait dire la même chose pour bien des domaines de l'existence. Là, manifestement, il y a eu plongeon. Dans le corps de la partition. Au sein même. Aller voir ce qui bat, observer, goûter les matériaux qui déjà y étaient digérés, et, pourquoi pas, rajouter sa part d'éléments bricolés. Devant nos yeux, au plateau, ouvrir la musique de Purcell, et y trouver le cœur de Didon atrophié (ou trop gros au contraire), lourd de la tristesse de l'amour. Car Énee doit quitter Carthage, à l'époque on ne contredit ni les oracles, ni le destin. En scène, des chanteurs, comédiens, acteurs, écrivent leur partition à partir de. Et s'ils opèrent Purcell à ventre ouvert, non sans sourire, ils sont toujours à leur partition, comme on dit qu’on est à quelque chose. Singulièrement et collectivement. Prendre ce risque, c’est concevoir que le spectacle vivant soit une piste de ski faite de gravas sans neige. Casse gueule donc. Opérer cette partition consiste à envisager la ruine comme un possible habitat. On entre dans le corps de la partition, on opère le cœur de Purcell, de Didon, et de la matière musicale.

Jeanne Candel , metteur en scène, et Florent Hubert , musicien et comédien, sont nos invités pour parler de leur dernière création mêlant théâtre et opéra: Le crocodile trompeur, Didon et Enee , conçue à partir de l'opéra de Purcell (1689) et d'autres matériaux.
Commençons par déballer la bibliothèque du comédien Jean Pierre Kalfon . Il lit deux extraits d’une anthologie dévouée au vin, respectivement écrits par Charles Baudelaire et Omar Kayaam.
L’image Polaroïd du jour, c’est une partie de bowling.
En fin d’émission, le Poème du jour est dit au présent et en direct. La comédienne Maëlys Ricordeau, membre du collectif Das Plateau, transmet les textes écrits à l’occasion du Printemps des poètes. Aujourd’hui, quelques lignes du poète Ernest Pépin .

Progra mmation musicale
Amy Winehouse, You Know I'm Not Good
Feist, Inside and out
Deux extraits du spectacle Le crocodile trompeur, Didon et Enée (direction musicale: Florent Hubert)
Nina Simone, Mood indigo
Les Dernières Diffusions
- Metteure-en-scène
- Compositeur, musicien