Chant de Nanna (chanson de la fille dejoie)
de Bertolt Brecht
Issu de la pièce Têtes rondes et têtes pointues
Traduit par Armand Jacob
Lu par Sylvia Bergé
Editions de l’Arche, tome 5.
Poète prolifique et méconnu (9 tomes de poèmes publiés aux éditions de l’Arche), Brecht est attendu au tournant politique, parce que c’est là qu’on le connaît le mieux. Sa « solution » par exemple, savoureuse, est au cœur de ses préoccupations politiques :
« Après l’insurrection du 17 juin,
Le secrétaire de l’Union des Ecrivains
Fit distribuer des tracts dans la Stalinallee.
Le peuple, y lisait-on, a par sa faute
Perdu la confiance du gouvernement
Et ce n’est qu’en redoublant d’efforts
Qu’il peut la regagner. Ne serait-il pas
Plus simple alors pour le gouvernement
De dissoudre le peuple
Et d’en élire un autre ? »
(Traduction de Maurice Regnault)
Il est plus inattendu dans les nombreux poèmes d’amours qu’il écrivit tout au long de sa vie et qui ont guidé le choix de cette semaine. Tout en finesse, loin des dogmes et du didactisme, du bon mot et de la rhétorique, ces poèmes n’en sont pas moins ironiques et proches du peuple ouvrier. Il y choie la fille des rues, s’attarde sur les points de basculements qui font les révolutions intérieures, décrit avec sobriété l’intensité des relations.
Prise de son, montage: Serge Ristic, Manon Houssin
Assistant à la réalisation : Guy Peyramaure
Réalisation : Marguerite Gateau
Choix des poèmes : Laurence Courtois