Semaine Armand Robin, poèmes choisis par François Morvan.
Aujourd’hui :
fragments sans titre
Dits par Alexandre Pavloff
Né en 1912 dans une ferme du centre de la Bretagne, mort en 1961 après un passage par un commissariat de police, Armand Robin s’est voulu sans existence et ce sont pourtant les lieux communs biographiques qui, faisant de lui une sorte de poète maudit, ont orienté la lecture de son œuvre —au point même de rabattre l’expérience de dépossession de soi dont elle est le lieu sur la poésie conventionnelle à laquelle il avait voulu échapper, — et au point même de faire à partir des Fragments retrouvés après sa mort une pseudo-œuvre posthume baptisée Le Monde d’une voix. Ainsi les écoutes radiophoniques, les « non-traductions » par lesquelles Robin se traduisit en une centaine de poètes d’une vingtaine de langues différentes et ces Fragments eux-mêmes parfois issus d’articles sur Rimbaud, Claudel, Joyce, l’arabe ou le chinois, autrement dit l’essentiel de cette œuvre poursuivie hors de toute limite est-il rendu incompréhensible, privé de la force novatrice qui le portait. Il s’agit pourtant d’une tentative poétique passionnante et qui mériterait qu’on lui rende justice.
Extraits de Fragments, édition de Françoise Morvan, Gallimard, 1992.
Equipe de réalisation :
Prise de son, montage : Serge Ristitch, Emilie Pair
Assistante à la réalisation : Delphine Lemer
Réalisation : Catherine Lemire
A écouter : la Fabrique de l’Histoire du mardi 21 juin est consacrée à Armand Robin.