Siège des institutions de l'UE, Bruxelles peine pourtant à assumer pleinement sa vocation de capitale de l'Europe. Est-ce en raison de la complexité de la situation politique belge ? La culture bruxelloise, dans sa diversité, ne devrait-elle pas préfigurer une forme d'identité européenne ?
De quoi parle-t-on quand on parle de Bruxelles ? De la capitale de la Belgique, bien sûr, mais pas seulement.
Bruxelles, c’est le diminutif donné aux institutions européennes, en particulier à la Commission. L’Europe toute entière et sa bureaucratie incarnées dans un seul nom.
A priori, Bruxelles avait tout d’une évidence pour devenir la capitale du projet européen : situation géographique centrale (en tout cas à l’origine), diversité linguistique, de très nombreuses nationalités présentes dans la ville : un "exemple d’intégration attirante et émancipatrice", une ville de "l’européanité" comme on peut le lire dans un livre de notre invité Eric Corijn.
Sauf qu’il s’agit ici d’un souhait pour l’avenir. La réalité est tout autre : entravée par une organisation administrative d’une grande complexité, un empilement de pouvoirs, Bruxelles, la Belge, connaît les mêmes difficultés que Bruxelles, l’européenne : elle doit faire face à la montée des nationalismes, aux velléités de sécession.
A écouter :
L'intégralité de l'interview du dessinateur François Schuiten, co-auteur avec Benoît Peeters de l'album Brüsel, dans la série Les Cités Obscures.
A lire :
Pourquoi "Bruxelles" est à Bruxelles, sur le blog de Jean Quatremer, journaliste à Libération
La scission de l'arrondissement bilingue "Bruxelles-Hal-Vilvorde" dans les colonnes du Monde, article de Jean-Pierre Stroobants, archive de juillet 2012
Bibliographie
Les cités obscures Volume 7, BrüselCasterman, 2014
Demain BruxselsRevue Politique, Bruxelles, 2019
- Philosophe, sociologue et professeur à l'université bruxelloise de langue néerlandaise
- dessinateur de bandes dessinées, co-auteur avec Benoît Peeters de la série des Cités Obscures