Comment le personnel politique construit-il son image publique ? Outre-Atlantique les spots publicitaires sont plébiscités par les candidats, en France on s'en remet plutôt à la communication. Les ressorts de ces techniques sont-ils différents de ceux de la vieille propagande ?
Mais où est passée la promesse d’une démocratie enfin rendue au peuple, par la grâce d’Internet ?
Les connexions, le réseau, devaient bouleverser les rapports qu’entretiennent les citoyens à la politique, en bousculant les intermédiaires. Ce qu’ils firent d’ailleurs : ne pas oublier, par exemple, le rôle qui fut le leur pendant les révolutions arabes.
Il serait au demeurant inexact de ne parler de cette promesse qu’au passé. Mais il faut bien reconnaître que l’enthousiasme n’est plus là.
Depuis quelques élections, les réseaux sociaux ne sont plus vus comme des accélérateurs de démocratie, mais plutôt comme des multiplicateurs de fausses nouvelles, des éléments de déstabilisation et de manipulation de l’opinion. Cela dit, la manipulation n’est-elle pas au cœur de la communication politique ?
Pour convaincre un électeur de voter pour untel plutôt que pour un autre, il y a les programmes bien sûr, les professions de foi. Mais il y a aussi des techniques de persuasion empruntées à la publicité, ou à la propagande (pour ceux qui distingueraient l’une de l’autre), qui ont certes beaucoup évolué avec l’avènement du numérique, mais n’ont jamais disparu.
Emission enregistrée aux 21èmes Rendez-vous de l'histoire de Blois, consacrés à la puissance des images.
Liens :
Pierre-Emmanuel Guigo, « Le chantre de l’opinion ». La communication de Michel Rocard de 1974 à 1981 : extrait de « Le chantre de l’opinion » de Pierre-Emmanuel Guigo.
Du poids de l'image en politique : par Vanessa Asse pour Le Monde, le 09/03/2012.
Bibliographie
- maître de conférence en histoire à l'université Paris-Est Créteil , auteur de "Com et politique : les liaisons dangereuses"