Scandale fiscal en Allemagne: un vent de changement souffle sur le pays!
Bonjour Ali bonjour à tous "Je vais encore vous parler d'argent. C'est tout de même plus excitant que l'amour non? En tout cas, ça reste plus mystérieux. Vous pouvez connaitre toute la vie sexuelle de quelqu'un mais pour savoir ce qu'il fait de ses sous, là c'est autre chose"... ainsi commence l'article de la Tribune de Genève qui revient ce matin sur ce scandale financier allemand qui anime les pages de la presse européenne Même la France depuis 1981 et l'arrivée de François Mitterand au pouvoir, n'avait plus osé cela... continue le quotidien suisse... hier le parquet de Bochum en Allemagne a lancé la plus vaste opération judicaire et policière antifraude fiscale de son histoire. De Munich à Frankfort, de Hambourg à Stuttgart, une dizaine de villes allemandes ont ainsi vu débarquer dans des appartements privés et des bureaux, des centaines de policiers spécialisés dans la criminalité économique. Leur mission: enquêter sur près d'un millier de contribuables indélicats soupçonnés d'avoir contourné le fisc national en cachant leur argent au Lichtenstein... ils auraient ainsi soustrait un montant qui pourrait atteindre les 4 milliards d'euros... On ne connait pas encore l'identité des fraudeurs poursuit la Tribune de Genève... mais l'opération baptisée "Razzia anti riches" passionne la presse allemande... car explique le journal, c'est un peu comme si Paris traquait dans le même temps, Johnny Hallyday, Guy Forget et Martin Bouygues... impossible bien sûr dans la France d'aujourd'hui! dit l'article, comme d'entendre ces mots du ministre des finances allemand "les élites sont devenus cupides et ont perdu toute décence. Or comment expliquer aux contribuables honnêtes que leurs dirigeants économiques ou leurs modèles sportifs passent leur temps à frauder le fisc?" C'est le plus gros scandale financier de toute l'histoire allemande depuis la fin de la guerre... écrit alors le Spiegel en Allemagne... 900 riches allemands dont certains très célèbres sont impliqués dans cette affaire dont tous les chemins mènent à la toute petite principauté du Lichtenstein... Tout est parti rappelle le Spiegel... la semaine dernière de la démission du président de la Deutsche Post... Klaus Zimwinkel... accusé après perquisition, d'évasion fiscale massive... il tient le haut de l'affiche depuis, mais risque d'être bientôt rejoint par plusieurs centaines d'autres super-riches... parce que l'affaire dit le journal, prend des allures d'un roman d'espionnage à la Tom Clancy... au centre du roman... une taupe payée par le gouvernement allemand à hauteur de 5 millions d'euros pour révéler les noms des fraudeurs... la source dont l'identité est restée secrète, a fourni un CD rom issu de la Banque LGT du Lichtenstein, aux services secrets allemands qui lui procurent en retour une forte protection policière... des centaines de clients pourraient ainsi être éclaboussés par des informations dont nos sources assurent qu'elles remontent au moins à 2005 conclut l'article ... on comprend alors que le scandale ne fasse qu'enfler et pas seulement en Allemagne reste que la presse allemande est envahie de cette affaire qui risque de "faire capoter toute notre économie" titrait le Bild ce week-end... parce que les gestionnaires allemands doivent se rendre compte qu'ils sont des modèles qui tiennent tout notre système dans une l'économie de marché qui s'appuie avant tout sur la confiance! ce sont donc nos élites qui mettent en péril toute notre société... écrit Die Zeit et c'est sans parler de l'esprit qu'il y a derrière... vouloir profiter des avantages sociaux allemands (l'éducation, la retraite, tous les services publics) mais sans mettre la main au porte monnaie voilà en tout cas de quoi alimenter la grande et douloureuse opération de nettoyage que mène l'Allemagne... écrit l'International Herald Tribune... des détournements chez Siemens aux illégalités chez Volkswagen... l'Allemagne semble avoir décidé de se débarrasser de pratiques qui d'après elle n'ont plus lieu d'être dans une économie de plus en plus mondialisée... ainsi ce qui était tolérable n'est plus acceptable dans les opérations financières... bien sûr l'évasion fiscale n'a jamais été tolérée, à la différence des pots de vins qui éclaboussent Siemens... mais c'était un sport largement pratiqué... à tel point que de nombreux contribuables ignorent même que c'est un crime très grave de placer de l'argent au Lichtenstein pour éviter l'impôt!... un jeu, conclut l'IHT, dont le gouvernement allemand ne veut plus... d'où ce vent de changement et d'assainissement qui souffle sur le pays d'autant que cette affaire vient s'ajouter au douloureux débat de société qui anime l'Allemagne sur les inégalités salariales... poussée par la colère qui s'est emparée du pays... la chancelière Angela Merkel a pris position... elle doit rencontrer les grands patrons allemands pour une leçon de morale en bon et due forme et elle va aussi exiger demain du Lichtenstein qu'il mette fin à sa clause de secret vis à vis des fraudeurs de quoi créer un malaise diplomatique avec bien d'autres paradis fiscaux... commente le Temps en Suisse... d'autant que le rôle des services secrets allemands qui se seraient livrés à une véritable entreprise d'espionnage des banques du Lichtenstein pose question... l'Etat allemand a t il le droit de mettre en place de telles pratiques? s'interroge le Temps qui rappelle que l'instant la Suisse n'est pas encore visée mais on est toujours le havre fiscal de quelqu'un ... rajoute le Soir en Belgique... la Belgique a ainsi attiré pas mal de fortunes étrangères... mais ça n'est pas un paradis fiscal pour autant parce que pour l'être il faut respecter l'absence d'information entre la paradis fiscal et le fisc du pays de résidence du contribuable... un secret bancaire dit le Soir qui n'est pas sans danger pour le monde entier... puisqu'il peut cacher des opérations financières douteuses comme le blanchiment de l'argent de la drogue, de la prostitution ou du trafic d'armes! alors il est juste en effet que le gouvernement allemand y jette son nez écrit le Financial Times... mais il doit aussi prendre conscience que toute cette affaire est liée à son système d'imposition trop lourd qui pour certains approche des 50% de leur revenu! en ce sens l'appât du gain est humain... comme l'optimisation fiscale lui répond la Frankfurter Allgemeine Zeitung... car c'est bien la valeur morale de l'impôt qui est en jeu ici... lorsque la charge fiscale réduit massivement le fruit d'un travail honnête l'impôt est perçu comme une perte et non comme un acte de solidarité... c'est ainsi que l'on ne peut pas forcer les riche à davantage financer l'état! oui mais on doit les forcer à respecter la loi... conclut laconique le Standard en Autriche... et de cela la finance internationale aussi décomplexée soit elle doit prendre conscience d'urgence... malgré les sommes brassées, malgré les enjeux, elle n'est jamais au dessus des lois!