Est-ce l'immense base des "gilets jaunes" qui se fait entendre dans les manifestations actuelles, ou la frange la plus active qui fait l’événement ? Quelles sont les conséquences de l'utilisation massive des réseaux sociaux sur la prise de parole des révoltés ?
Il y a deux semaines, avec le photographe Vincent Jarousseau, le journaliste Gérald Andrieu et le cinéaste Virgil Vernier, nous avons essayé de faire un pas de côté hors de l'hystérie médiatique pour éclairer autrement le monde sociétal mais aussi si l'on peut dire existentiel où est né la colère actuelle de ceux que l'on appelle les "gilets jaunes", ce segment de la population qui se situe "en bas à droite" de l'espace social, pour reprendre l'expression du sociologue Benoît Coquard.
Depuis, la situation s'est détériorée, et à l'heure où nous enregistrons cette émission, vendredi 7 décembre, personne ne sait comment va se dérouler la manifestation de ce week-end. Beaucoup craignent le pire, la tension est à son comble.
Nous allons aujourd'hui nous pencher sur ce qui fait la spécificité de ce mouvement, sur la manière dont cette colère s’exprime, sur ce phénomène culturel majeur que sont les réseaux sociaux et Internet, et les conséquences dans les faits, sur le terrain, c'est-à-dire la confiscation de la parole des révoltés non pas par des partis politiques, mais par des porte-paroles émanant de groupes le plus souvent d'extrême-droite. Certes ces groupes sont minoritaires dans les faits, mais le sont-ils vraiment sur Internet ? Et quelles sont les nouvelles règles du discours, imposées par la technologie, et par lesquelles s'élabore la parole sur la toile ? Pourquoi ces règles donnent-elles le sentiment de privilégier avant tout la radicalité ?
Programmation musicale :
"There is a war" Leonard Cohen
"How you like me now" The Heavy
- Journaliste au Point
- Maître de conférences associé à l'université Paris-Diderot, spécialisé en culture numérique et initiateur du projet "Stop hate money"
- représentante de l'American Jewish Committee
- maître de conférences à l'université de Nantes et à l'Institut universitaire de technologie de La Roche-sur-Yon