Vincent Gils est né en mai 1978 dans le Vaucluse où il allait devenir sonneur de cloches.

Collection Sur Les Lieux De
Un documentaire de Cyril Montana et Julie Beressi
Prise de son : Nicolas Mathias et Alexandre Abergel
En montant les marches escarpées de l'escalier en pierre de l'église Saint Sulpice à Paris, on atteint la chambre des cloches, mais aussi l'appartement du sonneur, inhabité depuis bien longtemps. L'électrification des clochers ayant fait son oeuvre ...
Pour avoir la chance de rencontrer un sonneur encore en activité, il faut parcourir des kilomètres, en direction du sud de la France...
En provenance d’Algérie en 1962 le père de Vincent arrive à Bonnieux, petit village du Lubéron, où il fait la connaissance de Daniel Tamisier un artiste violoniste, un « original » comme on dit dans le sud, surnommé « Caporal ». Daniel Tamisier est sacristain, mais aussi campanier, celui qui sonne les cloches. Le père apprend tout de cette discipline qu’il enseigne ensuite à son fils Vincent. Là-haut dans le clocher roman du 12ème siècle pour la partie haute, et gothique du 15ème siècle pour la partie basse, à 485 mètres au-dessus du niveau de la mer, il domine Bonnieux et sa vallée.
Ce n’est pas seulement d’un savoir dont il s’agit, mais surtout d’une passion. Il suffit d’écouter Vincent expliquer que, dans la maîtrise de ce qu’il considère comme un art, « c’est un concert avec l’au-delà et les cieux… » auquel il est convié.
Chaque semaine, pour retrouver cette félicité, il lui faut donc sonner les cloches, mais aussi se baigner dans la mer. C’est pour cela qu’il se rend en Camargue, été comme hiver. L’anesthésie monte, à mesure qu’il avance dans les flots, elle le saisit délicatement au-dessus de la ceinture. Les cloches ont allégé son cerveau, la mer libère à présent son corps…
Pour aller plus loin :
"Code et langage des sonneries en Occident" par l'association française de campanologie