Il de s'agit ni de hippies, ni de décroissants mais d'une communauté vieille de six siècles. Là, depuis toutes ces années se vit la dépendance de l'autre. D'une pauvreté absolue, la communauté de Clarisses s'appuie sur la providence. Elles sont 18 à vivre une relation fraternelle au monde.

"Que les sœurs ne s’approprient rien, ni maison, ni lieu, ni quoi que ce soit. Et comme des pèlerines et des étrangères en ce siècle, servant le Seigneur dans la pauvreté et l’humilité, qu’elles envoient à l’aumône, avec confiance." Voici la règle de vie de Sainte Claire d’Assise. De l’autre côté de la porte du monastère, qui tient les sœurs cloîtrées, se déploie la vie des habitants de Poligny. Ce sont eux qui donnent aux sœurs de quoi vivre, sans quoi le monastère fermerait au bout de trois mois.
Une relation d’échange et de confiance
Cela fait 600 ans que les Polinois et les sœurs clarisses vivent ainsi dans une relation d’échange et de confiance, au creux de la petite ville bâtie sur les contreforts du Jura. Les sœurs offrent une écoute, leurs prières, un accueil à tous ceux qui viennent à elles. Les habitants glissent de la nourriture sous la porte du monastère, ou y sonnent pour apporter divers services. Où trouver sa sécurité ? Jusqu’où faire confiance ?
Les deux communautés se croisent et s’inspirent. "Ne vous inquiétez pas pour demain, demain s’inquiétera de lui-même". Les paroles de l’Evangile, soufflées parmi les hauts couloirs du monastère, s’infiltrent jusque dans les ruelles de la ville, où, au jour le jour, les miracles ordinaires se succèdent.
Les dix-huit sœurs clarisses de Poligny, âgées de 22 à 93 ans, ont choisi la forme de vie de Sainte Claire, fondée en 1212, elle-même inspirée par l’exemple de Saint François d’Assise. Leur vœu de pauvreté : vivre d’aumônes et ne rien posséder, afin de mieux ouvrir leur cœur aux autres et à Dieu.
Un documentaire d’Elise Andrieu et Anna Szmuc
Prise de son : Yann Fressy
Mixage : Pierre Minne