Marc-Alain Ouaknin reçoit le rabbin Yeshaya Dalsace

Présentation
Du 30 novembre au 12 décembre 2015 a eu lieu en France La Conférence de Paris sur le climat . Organisée dans le cadre des Nations unies, cette 21e conférence des parties dite COP21 a réuni des participants du monde entier pour décider des mesures à mettre en place, dans le but de limiter le réchauffement climatique. Elle s’est conclue par un accord international, validé par tous les participants, applicable à tous les pays, fixant comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100.
Les fondements philosophiques des différents engagements qui ont été pris relèvent d’une conscience éthique qu’Hans Jonas, par exemple, l’un des philosophes les plus importants du XXe siècle a développé dans son livre intitulé « Le Principe responsabilité *» Das Prinzip Verantwortung * et approfondi dans tous ses autresouvrages dont « Pour une éthique du futur** ».
On peut résumer ses thèses par un impératif catégorique qui se formule ainsi :
« Agis de telle façon que les effets de ton action soit compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre ».
Ce qui revient à dire : « Nous n’avons pas le droit de choisir le non-être des générations futures à cause de l’être de la génération actuelle. Nous n’avons même pas le droit de le risquer [1]»
Cette éthique de la responsabilité et du futur fait écho à l’une des expressions les plus célèbres du texte biblique : le fameux éhyé achèr éhyé , le nom de Dieu révélé à moïse lors de l’épisode du buisson ardent [2].
La traduction classique en est « je serai en tant que je serai ». Le redoublement de cette « carte d’identité divine » de ce « je serai », peut se comprendre de la manière suivante : « Fais en sorte que ta parole et ton action soient toujours orientées vers le futur, « je serai », de telle sorte que d’autres qui viendront après toi, puissent aussi continuer à dire « je serai ».
Référence biblique qui nous conduit à nous demander comment cette question de la survie de l’humain sur la planète terre s’enracine dans les textes de la tradition juive. Ces textes de la tradition juive ont-ils pensé, avant l’heure et sans anachronisme la question de l’écologie ? Ont-ils pensé le lien de l’homme et de la nature, de sa responsabilité pour la nature ? Et si oui, de quelle manière ? Poétique ? Mythologique, Juridique ? Philosophique ? Éthique ?
Marc-Alain Ouaknin
[1]Le Principe Responsabilité (LPR) op.cit., p. 31.
[2] Exode 3, 14.
Programmation musicale
Chalom hanokh, Ki haadam èts hassadé.
'invité
Yeshaya Dalsace est rabbin de la communauté Massorti Dor Vador à Paris.