De retour à Chamonix, soignée pour ses graves gelures et amputée de doigts de pieds, Elisabeth exprime très vite le souhait de repartir et de recommencer à se hisser quasiment à la hauteur des avions de ligne, là où l’oxygène se fait si rare que l’homme peine à mettre un pied devant l’autre.
Bien avant elle, Lionel Terray, compagnon de cordée de Maurice Herzog et de Louis Lachenal sur l’Annapurna en 1950, avait trouvé pour son livre un titre qui a fait date pour évoquer les alpinistes : Les "conquérants de l’inutile".
Pas sûr qu’Elisabeth Revol soit d’accord. « On part là-haut pour vivre. Je n'y vais pas pour le danger", insiste l’alpiniste dans son livre sobrement intitulé Vivre.
2nd épisode : Affronter la montagne et soi-même
Elle sait qu’elle a des capacités physiques rares. Quand elle monte, elle affronte la montagne mais aussi elle-même.
Sa conquête des sommets se fait aux prix d’efforts intenses : au-delà de 600 mètres, son cerveau est ralenti par l’épuisement, le froid, la faim, la déshydratation. A 8000 mètres, il ne lui reste que 20% de ses capacités physiques. La pénurie d’oxygène – l’hypoxie – fait partie intégrante de l’expérience. La montagne pour Elisabeth Revol est devenue une drogue.
Avec Elisabeth Revol ; Philippe Rey-Gorrez ; son sponsor et Ludovic Gambiasi.
Un documentaire de Michel Pomarède, réalisé par Jean-Philippe Navarre. Mixage : Valérie Lavallé. Archives INA : Inès Barja. Documentation et recherche internet : Annelise Signoret. Collaboration : Maud Jussaume.
Extraits du livre d’Elisabeth Revol, Vivre, dits par Julie Pouillon.
Remerciements à Vivien Boyer du service de presse des Editions Artaud.
Bibliographie :
Elisabeth Revol, Vivre, Editions Arthaud
Reinhold Messner, La montagne nue, Editions Paulsen
Lionel Terray, Les conquérants de l’inutile, Editions Paulsen
Jon Krakauer, Voyage au bout de la solitude, Editions
Jean-Christophe Lafaille, Je vous écris de la-haut, Editions Paulsen