Le 7 mars 2017, au parc zoologique de Thoiry, un rhinocéros blanc est abattu de 3 balles.

L'animal assassiné, c'est Vince, un jeune rhinocéros mâle âgé de 4 ans, né aux Pays-Bas et arrivé à Thoiry en mars 2015. Sa plus grande corne a été sciée, probablement à l’aide d’une tronçonneuse, et volée.
Vince appartenait à l’espèce rhinocéros blanc du Sud, dont il ne reste que 25 000 spécimens, dont 80 % en Afrique du Sud. Dans ce pays, en 2016, 1 054 rhinocéros blancs ont été tués, soit près de trois par jour! Ces animaux sont victimes d’un intense braconnage en raison des vertus thérapeutiques et aphrodisiaques – infondées – dont sont parées leurs cornes, essentiellement en Chine et au Vietnam. Pour cet usage, les cornes sont réduites en poudre. Résultat : sur le marché noir, le kilo de corne oscille entre 50 000 et 70 000 euros, un prix bien plus élevé que celui de l’or ou de la cocaïne !
Aujourd'hui, on estime à 25000, le nombre de rhinocéros à l'état sauvage. L'Afrique du sud héberge 80% de cette population continentale et c'est la raison pour laquelle c'est un pays qui est particulièrement ciblé par les braconniers et plus largement par les réseaux de trafiquants.

1er épisode : pachydermes en péril
Après les parcs nationaux africains pris pour les braconniers ont déjà frappé en Europe : dans les zoos, les musées, les salles de vente aux enchères ou chez les collectionneurs privés. En 2011, le Muséum de Rouen s’était fait dérober une corne de rhinocéros noir, tandis qu’en juillet de la même année, celui de Blois perdait une tête du mammifère. Depuis 2013, le Muséum d’Histoire Naturelle a Paris a remplacé toutes les cornes de ses rhinocéros par des prothèses en résine. Du côté des éléphants c’est pire : le commerce international de l’ivoire est illégal depuis 1989 mais les massacres continuent : 30 000 animaux perdent la vie par an sur une population mondiale estimée à moins de 500 000 individus. En France, depuis 2016 les gendarmes qui travaillent au sein de l’OCLAESP l’Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique) mais aussi les agents des douanes disposent d’une nouvelle arme : la loi pour la reconquête de la biodiversité, votée en août 2016. Elle prévoit jusqu’à 7 ans de prison et 750 000 euros d’amende pour le trafic illicite d’espèces sauvages commis en bande organisée. Il était temps !
Avec :
- Colomba de la Panouse Turnbull, directrice déléguée du parc animalier de Thoiry,
- Céline Sissler Bienvenue, directrice du fonds international de protection des animaux pour la France et l’Afrique Francophone,
- Mélanie Dieudé, de la direction du Renseignement douanier,
- Michel Guiraud, directeur général des collections du muséum d’histoire naturelle à Paris,
- Stéphane Quéré, criminologue,
- Le colonel Le Gallo de l’Office central des atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP)
*Un documentaire de Michel Pomarède, réalisé par François Teste. Archives INA Christelle Rousseau *
BIBLIOGRAPHIE ET LIENS
Muséum national d'Histoire naturelle
Fonds international pour la protection des animaux
Espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction
Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (Oncfs)
Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP)
Association de Sauvegarde et d'Accueil des Perroquets (ASAP)
Bibliographie
La peau de l'oursNouveau Monde, 2012